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Clé 11 : Ce que signifie renaître spirituellement

Nous devons maintenant rassembler certaines des idées que nous avons examinées dans les chapitres précédents, afin de mieux comprendre ce qui est arrivé aux élèves qui se sont séparés de l’enseignant. Nous avons vu qu’un nouvel étudiant commençait avec une conscience de soi et un sentiment d’identité limités, un peu comme un bébé sur Terre. Au fur et à mesure que l’élève grandissait, il se construisait un sentiment d’identité, mais celui-ci était fortement influencé par l’environnement, encore une fois à la manière d’un enfant sur Terre. Tout comme un enfant sur Terre est influencé par deux facteurs qui sont ses parents et ses pairs, il en allait de même pour un élève de la classe cosmique. J’ai représenté le parent auprès des élèves du Jardin d’Éden et, bien sûr, les autres élèves étaient les pairs. Un élève pouvait développer une identité en fonction de l’une ou de l’autre influence. Il pouvait grandir soit en se rapprochant, soit en s’éloignant de son enseignant, un peu comme un enfant sur Terre qui grandit soit plus près de ses parents, soit plus près de ses pairs.

Nous arrivons maintenant à un point subtil mais crucial. J’ai dit que le chemin que j’offrais à mes étudiants était le chemin de l’unité, par lequel ils entraient dans l’unité avec moi. Je me rends compte que, pour les habitants de la Terre, cela signifie que mes étudiants devaient devenir des esclaves ou des clones de moi ou qu’ils devaient soumettre leur propre volonté à ma volonté. Pourtant, il est essentiel que vous compreniez que l’unité ne signifie pas l’uniformité.

Comme je l’ai expliqué, un nouveau cocréateur est une individualisation de l’Être de Dieu et il est créé dans le but de commencer avec un sentiment d’identité séparé, puis de grandir jusqu’à la pleine conscience de Dieu. Ce faisant, le cocréateur devient un avec son Créateur sans se fondre dans l’Être du Créateur. Si un cocréateur en tant qu’individu unique se fondait simplement dans l’Être du Créateur d’où il vient, l’être individuel cesserait d’exister un peu comme une vague qui se fond dans l’océan lorsqu’une tempête s’apaise.

Pourtant, le véritable but de la création n’est pas que vous vous efforcez pendant longtemps à construire votre identité et atteindre un état de conscience supérieur pour seulement disparaître ensuite comme courant de vie individuel. Au contraire, le but de la création est que votre individualité grandisse jusqu’à ce qu’elle devienne immortelle, ce qui signifie qu’elle peut continuer à grandir indéfiniment. Cependant, parce que tout a été créé à partir de l’Être du Créateur, votre chemin vers la conscience de Dieu consiste à suivre le chemin qui vous ramène à votre source. Lorsqu’un être conscient atteint un sentiment d’unité avec sa source tout en préservant son individualité, il atteint la conscience de Dieu et il devient un Dieu à part entière. Afin de suivre le chemin qui le ramène à son Créateur, un courant de vie doit devenir un avec son être supérieur ainsi qu’avec la hiérarchie spirituelle qui existe entre lui-même et le Créateur. Pourtant, pour les nouveaux cocréateurs, cela peut être difficile ; c’est pourquoi on leur propose l’étape intermédiaire de l’unité avec un enseignant.

Le processus du chemin est simple. L’objectif est de vous aider à sortir d’un sentiment d’identité très étroit et égocentrique tout en vous aidant à devenir un avec quelque chose que vous considérez comme plus grand que vous-même. En faisant cela, vous finissez par étendre les limites de votre sens de vous-même jusqu’à ce que vous réalisiez que Dieu n’est pas plus grand que vous ni en dehors de vous parce que Dieu est votre Soi.

J’ai présenté ce chemin de l’unité aux étudiants du Jardin d’Éden. Parce que c’était un énorme défi pour un nouvel étudiant d’atteindre l’unité avec le Créateur, je proposais aux étudiants le chemin de l’unité avec un représentant du Créateur avec qui ils pouvaient interagir. En devenant d’abord un avec moi, un étudiant pourrait continuer à devenir un avec son être supérieur. Et ensuite, il pouvait gravir les échelons du royaume spirituel jusqu’à ce qu’il atteignît l’unité avec le Créateur. Parce que l’étudiant avait commencé en tant qu’être séparé, ce premier pas vers l’unité avec l’enseignant était clairement le plus difficile. Une fois qu’il avait fait l’expérience de l’unité avec un être plus grand que lui, cela devenait beaucoup plus facile ensuite pour lui de le faire avec un être encore plus grand, et de continuer ainsi jusqu’au Créateur.

Voyez-vous ce que cela signifie vraiment ? Je me suis rendu compte que de nombreux étudiants – et la plupart des humains dans leur état de conscience actuel – pensaient qu’ils étaient apparus soudainement de nulle part comme des êtres séparés. C’était précisément ce qui donnait à un étudiant la possibilité de commencer par se voir comme un être séparé et, ensuite, de se reconnecter progressivement à sa source. Pourtant, la réalité de la situation est que vous n’êtes pas venu de nulle part. Comme je l’ai décrit, le Créateur s’est projeté dans la toute première sphère sous la forme d’êtres conscients. Ces êtres ont ensuite projeté des extensions d’eux-mêmes dans la deuxième sphère et ce processus s’est poursuivi jusqu’à l’univers matériel. Vous n’êtes pas un être séparé qui est apparu de nulle part. Vous êtes une extension d’un être spirituel provenant d’un royaume situé au-dessus de l’univers matériel. Et cet être est lui-même une extension d’un être dans un royaume plus élevé et ainsi de suite jusqu’au Créateur lui-même.

Toute vie fait vraiment partie de cette chaîne de l’Être et le chemin de l’unité est un processus d’élargissement progressif de votre conscience de soi en vous unissant à l’être dont vous êtes sorti, et en continuant à le faire jusqu’à ce que vous atteigniez le Créateur et la conscience de Dieu. Nous pouvons dire que vous êtes apparu comme le dernier maillon d’une chaine d’êtres spirituels, disons d’une hiérarchie spirituelle d’êtres projetant des extensions d’eux-mêmes dans une sphère inférieure. Votre plus haut potentiel dans votre vie est de suivre cette chaîne de l’Être jusqu’à votre source ultime. C’est le seul moyen d’atteindre un sens et un but et de surmonter le sentiment d’être seul ou abandonné. Ce n’est que lorsque vous réalisez que vous faites partie d’un grand tout très vaste que vous vous sentirez vraiment épanoui et en paix. Évidemment, chaque être spirituel qui est au-dessus de vous dans la chaîne de l’Être, y compris le Créateur, veut que vous ayez ce sentiment et ne veut pas vous voir rester dans un état de séparation qui ne peut que causer une souffrance constante. Votre « parent » spirituel vous aime comme lui-même parce qu’il sait que vous êtes lui-même. Vous ne vous sentirez pleinement enveloppé d’amour que lorsque vous réaliserez que vous aimez Dieu comme vous-même parce que Dieu est vous-même, votre soi supérieur.

Pour les étudiants du Jardin d’Éden, j’étais, moi, Maitreya, le représentant le plus bas de la chaîne de l’Être. Ils ne pouvaient pas encore voir la chaîne de l’Être elle-même, alors leur opportunité était de devenir d’abord un avec moi pour pouvoir ensuite devenir un avec un Être d’un niveau supérieur.

Je sais très bien que bon nombre des chercheurs spirituels parmi les plus matures regardent les enseignants spirituels ou les chefs religieux sur cette Terre qu’ils voient comme imparfaits et qu’ils n’ont aucun désir de s’unir avec de tels enseignants. C’est compréhensible, mais le but de ce livre est de vous montrer qu’il existe une alternative, à savoir devenir un avec votre propre Christ et les maîtres ascensionnés qui se sont élevés au-dessus de la conscience de l’antéchrist. Vous pouvez aller au-delà de tous les enseignants et messagers extérieurs et établir un contact direct, intérieur et personnel avec les enseignants spirituels qui sont au-dessus de la dualité de l’ego. Et si vous ressentez une réticence à faire l’unité avec les êtres qui sont au-dessus de vous dans votre propre chaîne de l’Être, alors je dois vous dire que c’est votre ego qui ressent cette réticence, parce que votre ego sait qu’il mourra si le Soi conscient surmonte la séparation et entre dans l’unité.

Cependant, considérez qu’un enseignant physique ou un messager peut toujours vous aider à établir votre connexion intérieure directe : il est donc précieux d’apprendre de ces enseignants et d’honorer ceux qui montrent l’exemple du chemin de l’unité. Par conséquent, faites attention à l’enseignant, même lorsqu’il apparaît sous l’humble déguisement d’une fourmi. Le défi est que votre ego forme une boîte fermée autour de votre esprit, et, pour vous en libérer, vous devez atteindre une connexion avec quelque chose qui existe au-delà de votre propre boîte mentale, car, pendant que vous êtes à l’intérieur, vous ne pouvez pas voir au-delà. Ainsi, d’autres personnes qui sont en dehors de votre cadre peuvent, le cas échéant, devenir vos enseignants, et c’est l’une des valeurs principales d’une véritable communauté spirituelle, comme nous le verrons plus loin.

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Comme je l’ai dit plus haut, lorsqu’un enfant sur Terre grandit, il passe doucement d’un sentiment d’identité à un autre. Et lorsque cela se produit, l’ancien sentiment d’identité meurt et un nouveau naît. Bien qu’il s’agisse d’un événement distinct – une identité meurt et une autre naît –, l’enfant a évidemment un sens continu de la conscience et remarque donc rarement la transition. C’était à peu près la même chose pour les jeunes étudiants du Jardin, qui sont progressivement passés d’un sentiment d’identité très limité à un sentiment d’identité beaucoup plus sophistiqué.

Pourtant, même un enfant de votre planète finit par atteindre un sentiment d’identité qui le fait devenir plus conscient de lui-même, plus conscient du fait qu’il a le pouvoir de changer délibérément son sentiment d’identité, au lieu de se laisser façonner par des facteurs extérieurs. C’est à ce moment que l’enfant [une fois devenu adolescent] se prend en charge et devient adulte. Évidemment, je décris un scénario idéal, et je suis pleinement conscient que de nombreuses personnes habitant sur Terre peuvent passer toute une vie sans réellement en assumer la responsabilité ni même se changer consciemment. Néanmoins, ce que je veux dire, c’est qu’au fur et à mesure que les étudiants du Jardin mûrissaient, ils s’approchaient du stade de leur évolution où ils devaient consciemment laisser mourir leur ancienne identité et en construire une nouvelle. C’était un changement tout aussi dramatique que le passage de l’adolescence à l’adulte sur Terre, et les étudiants ont répondu avec une large palette de réactions.

Certains ont cherché à reporter le changement, voulant conserver leur sentiment d’identité de l’enfance. D’autres se sont rebellés contre le changement et ont refusé d’abandonner leur ancienne identité, tandis que d’autres ont prétendu que rien ne devait arriver. Comme je l’ai décrit plus haut, le Jardin était un environnement très bienveillant et je respectais pleinement le libre arbitre des étudiants. Ainsi, je leur ai laissé une grande latitude non seulement au sujet de l’identité qu’ils allaient construire, mais aussi relativement au temps qu’ils mettraient pour aborder l’examen final de l’école cosmique.

Néanmoins, la loi du libre arbitre exige qu’un étudiant ne prenne pas un temps indéfini pour décider de prendre la responsabilité de sa vie et, ainsi, de devenir autonome. C’est un aspect qui a été très mal compris par les êtres humains, mais nous l’examinerons à la section suivante. Cependant, ce que je veux dire ici, c’est qu’il est arrivé un temps où, en tant qu’enseignant responsable, j’ai dû mettre les étudiants face à eux-mêmes et leur dire qu’ils ne pouvaient plus reporter le choix fondamental exprimé par Hamlet dans la célèbre pièce de Shakespeare : « Être ou ne pas être. »

Un étudiant finissait toujours par arriver à un tournant où il devait faire un choix entre le chemin de la vie et le chemin de la mort, entre le chemin du devenir PLUS ou le chemin du devenir moins, entre le chemin de l’unité et le chemin de la séparation, entre le vrai chemin et le chemin qui semble droit à un homme mais qui mène en fin de compte à la mort. En tant qu’enseignant responsable, j’ai dû mettre les élèves au défi de faire ce choix, et c’est ainsi que je devais courir le risque de voir certains élèves se rebeller contre ce choix. Ils pouvaient aussi choisir de ne pas choisir, et ce faisant ils se séparaient de moi et se retiraient du Jardin d’Éden. J’en dirai plus à ce sujet ultérieurement, mais, d’abord, je voudrais aborder quelques malentendus courants sur le libre arbitre.

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Nous avons déjà parlé du fait que le libre arbitre a un prix, à savoir que vous ne pouvez pas arrêter de faire des choix. Chaque situation, chaque instant, vous présente au moins deux options, et vous devez en choisir une. Je sais que, sur Terre, vous pouvez considérer que c’est un fardeau de devoir faire des choix. Pourtant, j’espère que vous pouvez comprendre que le Jardin d’Éden offrait un cadre d’apprentissage totalement bienveillant et encourageant dans lequel les étudiants pouvaient éviter toute stigmatisation liée à leur choix. En réalité, faire des choix est la clé pour développer votre conscience de soi et votre sentiment d’identité.

En faisant un choix et en expérimentant les conséquences qu’il entraîne, vous pouvez évaluer si ces conséquences reflètent le genre d’individu que vous voulez être. Sinon, vous changez simplement vos choix – et vous vous changez ainsi vous-même –, afin qu’ils produisent les conséquences que vous souhaitez. Cela nous amène à un autre aspect du libre arbitre que beaucoup de gens ne parviennent pas à comprendre. Si un choix n’a pas de conséquences, vous n’avez pas réellement le choix.

Je sais que, lorsque vous faites l’expérience des conséquences désagréables d’un choix, ces conséquences vous hantent longtemps et vous pouvez développer une vision négative de ces conséquences. Néanmoins, quand vous y réfléchissez, vous constatez que, si votre choix n’avait pas de conséquences, vous ne pourriez pas réellement avoir un choix, n’est-ce pas ? Si rien ne se passe quoi que vous fassiez, comment pourriez-vous avoir différentes options ? Ou si la même chose se produit quoi que vous fassiez, comment pourriez-vous dire que vous avez vraiment des options ? En d’autres termes, faire des choix signifie avoir plus d’une option, et c’est la différence entre les conséquences qui définit les options que vous avez. Sans conséquences, il n’y a pas de choix. Lorsque vous arrivez à un embranchement sur la route, vous devez choisir un chemin, mais si tous les chemins vous mènent au même endroit, votre choix est sans conséquence et donc ce n’est pas réellement un choix.

Le dernier éclairage que vous avez besoin de connaître est le suivant : dans l’univers matériel, le libre arbitre est inévitablement lié au temps. Il en est ainsi parce que tout le but du monde de la forme est votre croissance vers la conscience de Dieu. La force motrice de cette croissance est votre libre arbitre et vous avez deux options de base. Vous pouvez choisir soit de vous rapprocher de la conscience de Dieu, soit de vous en éloigner. Pourtant, rappelez-vous que le Créateur a intégré une partie de son propre Être en vous. Vous détenez littéralement une partie du Créateur comme don jusqu’à ce que vous atteigniez la conscience de Dieu et, maintenant, votre propre conscience de soi autonome en vous unissant au Tout.

Le Créateur vous a donné une partie de son propre Être et Il vous a octroyé le libre arbitre pour vous permettre d’en faire ce que vous voulez. Ainsi, vous pouvez littéralement emprisonner une partie de l’Être du Créateur dans un sentiment limité d’identité, et vous pouvez même choisir d’aller à l’encontre de la vision et des lois du Créateur, afin de refuser de ramener l’Être du Créateur vers l’union avec le Tout. Le Créateur vous permettra de faire cela, mais le Créateur ne veut pas qu’une partie de lui-même reste séparée du Tout pour toujours. Ainsi, le fait même que le monde de la forme évolue vers un objectif fixe une limite à la durée de temps pendant laquelle vous pouvez refuser de grandir.

Cela signifie qu’un jeune étudiant dans le Jardin d’Éden disposait d’un certain temps pendant lequel il pouvait refuser de s’engager sur le chemin de l’unité. Cependant, l’étudiant ne pouvait pas attendre indéfiniment pour faire ce choix, et il arrivait donc un moment où je devais mettre au défi un étudiant en particulier. Si l’étudiant refusait alors d’abandonner l’identité séparée qu’il avait créée, il ne pouvait tout simplement pas rester dans le Jardin. Il était alors « chassé », mais pas par un Dieu en colère employant des anges avec des épées enflammées. Ceci est simplement une dramatisation née de la conscience des scriptes qui ont écrit la Genèse. En réalité, la conscience de l’étudiant devenait si égocentrique qu’elle sombrait dans une vibration des plus basses. Ainsi, il n’était même plus capable de percevoir le Jardin et il ne voyait plus qu’un royaume de vibrations inférieures.

Lorsque vous réalisez que tout est énergie, vous voyez qu’il existe différents niveaux de vibrations, tels que le royaume spirituel et l’univers matériel. Pourtant, même l’univers matériel a plusieurs niveaux, quatre pour être exact. Le Jardin d’Éden vibre dans le spectre des vibrations qui définissent le plus haut niveau, appelé royaume de l’identité ou royaume éthérique. En dessous se trouve le royaume mental, ensuite le royaume émotionnel et, enfin, vous avez le royaume matériel ou physique, qui est le royaume que vous percevez avec vos sens physiques. Ce dernier a un niveau de vibration inférieur, ce qui signifie qu’il apparaît plus dense que les autres royaumes. C’est pourquoi il vous est beaucoup plus difficile de maintenir une connexion avec votre soi supérieur et vos enseignants spirituels une fois que votre Soi conscient est descendu dans le royaume matériel. Votre vision devient alors totalement ou partiellement obscurcie de sorte que vous ne pouvez rien voir au-delà de la matière solide, et c’est pourquoi vous pouvez oublier votre origine spirituelle. Vous n’avez tout simplement plus aucune expérience du royaume spirituel pour vous donner la preuve directe qu’il existe quelque chose au-delà de l’univers matériel.

Le Jardin d’Éden n’était pas un jardin physique qui existait dans un espace spécifique tel que vous voyez sur Terre avec vos sens physiques. Le Jardin d’Éden était sur Terre et il l’est toujours, mais il est dans le royaume de l’identité. Ce royaume coexiste dans le même « espace » que le royaume physique, mais, en raison de ses vibrations plus élevées, vous ne pouvez pas le voir avec les sens. C’est un peu comme les ondes radio ou de télévision de différentes fréquences qui s’interpénètrent dans votre salon sans interférer les unes avec les autres, et qui sont invisibles pour vos sens. Lorsque vous mettez votre téléviseur sur la bonne fréquence, vous voyez une certaine chaîne. De même, en apprenant à tourner le cadran de votre esprit, vous pouvez vous entraîner à percevoir des royaumes supérieurs à l’univers matériel.

Lorsqu’un étudiant atteignait la fin du temps imparti et qu’il refusait toujours de s’engager sur le chemin de l’unité, il devenait tellement aveuglé par les vibrations inférieures de l’esprit de l’antéchrist qu’il ne pouvait plus percevoir le Jardin d’Éden. Il descendait alors littéralement dans le royaume physique et prenait un corps humain.

Ce phénomène n’est pas si étrange quand vous réalisez que vous êtes plus que votre corps. La plupart des humains ont été créés en tant qu’êtres du royaume spirituel, et ils sont ensuite descendus dans le royaume matériel. Ils sont d’abord descendus dans le royaume de l’identité, où ils ont reçu une formation dans une salle de classe cosmique. Lorsqu’ils étaient prêts, ils étaient diplômés et ils descendaient dans le domaine matériel avec un niveau de conscience rendant hautement improbable leur identification avec leur corps physique. Ils pouvaient alors entrer dans les vibrations plus denses du royaume matériel sans perdre la conscience de leur source spirituelle et de leur identité. Ainsi, la vie dans le royaume matériel ne serait pas une lutte et ne les conduirait pas à la souffrance.

Cependant, si un étudiant ne réussissait pas l’examen de l’école spirituelle, il descendait, après l’écoulement du temps imparti, dans un corps physique sans avoir atteint une conscience de soi suffisante. Il en venait alors à s’identifier instantanément avec son corps physique. Il pouvait encore avoir un souvenir d’un royaume supérieur, mais il pouvait facilement le perdre et en venir à s’identifier comme un être purement matériel qui est le produit d’un processus aléatoire d’évolution. Et, bien sûr, puisque le Soi conscient est ce qu’il pense qu’il est, l’étudiant commençait alors à agir comme un être humain plutôt que comme un être spirituel dans un corps humain. Et puisque l’univers est un miroir, ce que vous envoyez vous est reflété, donc, lorsque vous projetez l’image que vous êtes un être humain, vous ne pouvez plus voir que vous êtes un être spirituel.

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Nous avons vu qu’un nouvel étudiant commençait avec un sentiment d’identité limité. Au fur et à mesure qu’il mûrissait dans le Jardin, il allait – à la fois par l’expérimentation et par l’interaction avec l’enseignant et ses camarades – construire un sentiment d’identité plus sophistiqué. Cependant, cela se produisait si progressivement que l’étudiant ne réalisait pas pleinement qu’il y avait certaines étapes distinctes sur le chemin, et, lorsqu’il s’élevait à une étape plus élevée, son ancien sentiment d’identité mourait et un nouveau naissait. Cette mort et cette renaissance se déroulaient simplement en dessous du niveau de sa conscience (cas pour la plupart des étudiants), tout comme pour un enfant et un adolescent – ou même pour de nombreux adultes – sur Terre.

Pourtant, il arrivait un moment où l’étudiant devait franchir l’une des étapes majeures du chemin, à savoir passer de la croissance inconsciente à la croissance consciente. C’était à ce moment-là qu’un élève pouvait commencer à devenir autonome. Comment pouvait-il devenir autonome à moins de prendre conscience du processus de croissance et de prendre la responsabilité de le diriger lui-même ? C’est idéalement ce qui doit également arriver sur Terre, et la définition spirituelle d’un adulte est une personne qui est pleinement consciente de sa capacité à se changer elle-même consciemment et volontairement. Malheureusement, cette définition n’est pas largement connue, et c’est pourquoi de nombreuses personnes atteignent l’âge adulte sans assumer la responsabilité de leur vie, préférant souvent laisser les circonstances extérieures définir qui elles sont.

Voyez-vous ce qui était en jeu ici ? Un jeune étudiant n’était pas conscient du processus de croissance et de ses étapes. Il suivait simplement un processus déterminé en grande partie par les circonstances extérieures. Évidemment, le Jardin était une salle de classe où chaque aspect était conçu pour aider l’élève à grandir, ce qui n’est vraiment pas le cas sur Terre. Néanmoins, les jeunes étudiants étaient largement poussés à grandir par des facteurs extérieurs à eux-mêmes. Certains étaient plus particulièrement désireux de travailler avec les instructions reçues et grandissaient rapidement, développant une conscience du processus qui les aidaient à prendre en charge leur propre croissance. D’autres résistaient au processus et ne développaient pas une conscience claire de ce qui se passait ni de la façon dont ils pouvaient prendre le contrôle du processus.

Le but du processus était de rendre les étudiants autonomes, et cela ne pouvait se produire que lorsqu’ils prenaient conscience des mécanismes de la croissance et décidaient de prendre le contrôle de leur propre croissance au lieu d’être poussés par des facteurs extérieurs. Si vous considérez les adolescents sur Terre, vous constatez qu’ils traversent souvent une période d’éloignement vis-à-vis de leurs parents et peut-être même de rébellion contre leurs parents et la société. Pourtant, ce retrait est une phase nécessaire pour permettre à l’adolescent de se forger une identité distincte propre. Le résultat idéal est que le jeune réalise qui il est et ce qu’il veut faire dans la vie. Il vise alors cet objectif et, ce faisant, il rejoint la société de ses parents à partir de ses propres convictions. Au lieu d’être poussé par ses parents, ses pairs ou sa société, l’étudiant choisit normalement de réintégrer consciemment la société parce qu’il se rend compte que c’est la meilleure façon d’atteindre ses objectifs. Autrement dit, au lieu de se laisser dominer par les circonstances, l’élève prend désormais pleinement conscience du fonctionnement de la vie et décide consciemment de prendre en main sa propre vie dans le cadre de sa famille et de sa société. On pourrait dire que l’étudiant a dû se retirer pour regarder la situation dans son ensemble afin de rejoindre la société avec son propre choix conscient.

C’est exactement ce que j’espérais qu’il arrivât à tous les étudiants du Jardin d’Éden. Et afin de donner aux étudiants la possibilité de choisir par eux-mêmes, je leur ai laissé une grande liberté de prendre du recul et de travailler seuls sur le développement de leur identité. Cependant, cela comportait un risque intrinsèque, et nous devons comprendre pourquoi il en était ainsi.

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Le risque était qu’au fur et à mesure que les élèves s’éloignaient de l’enseignant ils pouvaient être tentés de construire leur sentiment d’identité sur la base de l’esprit de l’antéchrist. Ou qu’ils pouvaient utiliser le raisonnement dualiste de l’esprit de l’antéchrist pour justifier qu’ils ne devaient pas laisser mourir leur ancien sentiment d’identité construit sur l’ignorance innocente.

Comme nous l’avons vu, un nouvel étudiant avait une conscience limitée de son soi spirituel et des lois de Dieu. Ainsi, la vision du monde de l’étudiant était-elle dominée par l’ignorance. Au fur et à mesure que l’étudiant grandissait, il acquérait plus de connaissances, mais il y avait toujours une certaine quantité d’ignorance dans sa vision du monde, ce qui signifiait que son sens de l’identité était en partie basé sur l’ignorance. Pendant la partie inconsciente de sa croissance, l’étudiant acquérait régulièrement une compréhension plus élevée de la vie, par laquelle l’ancien sentiment d’identité mourait naturellement et un nouveau prenait naissance. L’étudiant n’était pas au courant de cela, mais ce manque de conscience ne pouvait pas continuer lorsque l’étudiant atteignait le point de devoir devenir autonome. L’étudiant devait alors passer consciemment d’un sentiment d’identité inférieur à un sentiment supérieur, ce qui signifiait que l’étudiant devait être disposé à laisser consciemment mourir l’ancienne identité. Au lieu de laisser les circonstances extérieures conduire la transition, l’étudiant voyait maintenant consciemment qu’il devait s’élever à un niveau supérieur, et ainsi il abandonnait les attitudes et les croyances qui bloquaient le changement.

La plupart des personnes spirituelles connaissent ce processus. En poursuivant votre croissance spirituelle, vous avez sans aucun doute pris des décisions qui ont changé votre vie, des décisions où vous avez délibérément décidé de faire un changement radical dans votre vie et d’abandonner certains de vos anciens comportements, certaines croyances et votre image de soi. D’ailleurs, même certaines transitions de la vie nécessitent de tels changements, comme passer du primaire au secondaire, obtenir son diplôme et entrer dans la vie professionnelle, trouver un conjoint et avoir des enfants. Peut-être n’y avez-vous jamais pensé mais, dans de telles situations qui changent votre vie, votre ancien sentiment d’identité meurt et un nouveau naît : apparaît alors une identité adaptée pour vous aider à faire face à votre nouvelle situation. D’ailleurs, la mort du corps physique n’est qu’une autre transition, comme le rapportent de nombreuses personnes qui ont vécu des expériences de mort imminente.

De nombreux étudiants ont fait cette transition volontairement et avec amour parce qu’ils ont compris qu’abandonner un sentiment d’identité limité voulait simplement dire qu’ils renaissaient instantanément avec un sentiment d’identité plus élevé, ce qui correspondait non pas à une perte mais assurément à un gain. Cependant, les étudiants qui étaient devenus partiellement aveuglés par la dualité de l’esprit de l’antéchrist ne pouvaient tout simplement pas voir cela. Ils en étaient venus à croire que laisser leur ancienne identité mourir signifierait une perte, et ils craignaient même de se retrouver sans identité. Certains pensaient que j’essayais de les forcer à abandonner leur ancienne identité et que c’était injuste. J’étais pleinement conscient de cela, mais je n’avais en fait aucune intention de forcer un élève. Aussi, en permettant à ces étudiants de s’éloigner de moi le plus longtemps possible, j’espérais quand même qu’ils finissent par voir ce qui était dans leur propre intérêt et qu’ils choisissent finalement de rejoindre le processus de croissance. C’est un peu comme les parents sur Terre qui doivent parfois se contenter d’espérer que leurs enfants dépassent la crise de leur adolescence et passent à une vie féconde à l’âge adulte.

L’enjeu critique était de savoir si les étudiants qui étaient affectés par l’esprit de l’antéchrist commenceraient à prendre conscience des contradictions et des incohérences de cet esprit. Se rendraient-ils compte que cet état d’esprit les emprisonnait en réalité derrière un voile d’illusions et stoppait leur croissance ? Certains l’ont effectivement compris et ont vu que leur ancien sentiment d’identité était devenu une prison qui limitait leur esprit et les tenait à l’écart du processus même de la vie. D’autres, au contraire, me voyaient tellement comme essayant de les forcer qu’ils en sont venus à en vouloir à tout ce que je représentais. Ils en voulaient surtout au fait que je leur présentais la nécessité absolue d’avoir à faire un choix entre le chemin de l’unité et le chemin de la séparation. Ils étaient devenus comme des enfants gâtés qui n’appréciaient pas qu’on fixât des limites à leur comportement, pensant qu’on devait leur permettre de faire tout ce qu’ils voulaient aussi longtemps qu’ils le désiraient.

Cela a conduit à un autre malentendu sur le libre arbitre, à savoir que, s’il y a des restrictions quelles qu’elles soient, vous n’avez pas de libre arbitre. Entraînés par le Serpent dont j’exposerai plus loin l’identité, certains étudiants du Jardin en étaient venus à ressentir cela. Cependant, ici, mon propos est de vous montrer que vous possédez effectivement le libre arbitre, mais qu’il existe parallèlement certains aspects mécaniques du libre arbitre auxquels vous ne pouvez pas échapper. Comme nous l’avons vu, le libre arbitre sans conséquences n’a pas de sens. Le but de la vie est la croissance et vous grandissez en faisant des choix et en subissant constamment les conséquences de ces choix. Ainsi, vous pouvez littéralement faire tout ce que vous voulez mais vous ne pouvez pas éviter de subir les conséquences de vos choix. Si vous comprenez vraiment ce que je vous ai dit jusqu’ici, vous constaterez que ce n’est pas une restriction de votre libre arbitre. C’est en fait un mécanisme de sécurité conçu pour vous empêcher de rester coincé à un certain niveau de conscience et de souffrir indéfiniment dans cet état.

Mon propos général au sujet du Jardin d’Éden est qu’il a été spécifiquement conçu comme une salle de classe spirituelle dans laquelle les étudiants suivaient un processus de croissance. Ainsi, tout le but du Jardin était-il la croissance. Mais un étudiant avait le libre arbitre et pouvait choisir de se démarquer de ce processus. Cependant, il n’avait pas le droit de pérenniser cette façon d’agir, ce qui signifie que, si l’étudiant refusait de rejoindre le processus de croissance après un certain temps, il n’avait plus de raison de rester dans le Jardin. Pourquoi rester à l’université si vous refusez son enseignement ? Changez plutôt d’univers et allez là où vous pourrez apprendre !

Les élèves du Jardin d’Éden disposaient d’un certain laps de temps, et lorsque celui-ci était écoulé, ils devaient choisir entre rejoindre le processus de croissance ou se séparer de l’enseignant. S’ils choisissaient cette seconde possibilité, ils ne pouvaient pas rester dans le Jardin et descendaient dans un royaume inférieur, généralement dans le royaume matériel à travers des corps physiques. Ils ne pouvaient alors plus recevoir les instructions de l’enseignant, et celui-ci n’équilibrerait plus leur karma. Ainsi les élèves se retrouvaient-ils désormais à l’école des coups durs où ils apprenaient en éprouvant tout le poids des conséquences de leur choix.

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Qu’est-ce que les étudiants devaient abandonner pour rejoindre consciemment le chemin de l’unité ? Eh bien, pour dire vrai, c’était ce sentiment d’identité comme être séparé que les étudiants avaient naturellement construit en commençant avec une conscience de soi limitée et très focalisée. Cette identité avait été construite sur l’ignorance, ce qui signifiait que les étudiants ne savaient pas qu’ils étaient des extensions de la chaîne de l’Être et n’en faisaient pas l’expérience. Mais être ignorant ne voulait pas dire ne rien savoir, car les étudiants en savaient beaucoup sur leur environnement. Cependant, ils ne connaissaient pas la réalité de leur véritable identité et de leur origine et ils avaient construit un sentiment d’identité basé sur le monde matériel et non sur leur soi spirituel. Par conséquent, ils n’avaient pas vu l’unité avec leur soi supérieur ni l’unité avec l’enseignant ni l’unité les uns avec les autres.

En passant, permettez-moi de mentionner que de nombreuses personnes spirituelles sur Terre ont mal compris le concept de l’illumination. Elles pensent qu’une personne illuminée sait quelque chose qu’elles ne savent pas et qu’elle détient une sorte de formule secrète qui lui donne des pouvoirs spéciaux. Ainsi, certains chercheurs spirituels étudient les enseignements spirituels dans le but de trouver cette formule secrète, un peu comme certains alchimistes recherchaient la pierre philosophale. D’autres chercheurs pensent que, si seulement ils avaient une compréhension intellectuelle très sophistiquée au sujet du côté spirituel de la vie, ils trouveraient la formule secrète, qu’ils étudieraient donc les enseignements extérieurs et pourraient discuter de n’importe quel sujet sous le Soleil. Pourtant, comme Jésus l’a dit, à moins que vous ne deveniez comme un petit enfant, vous ne pouvez pas entrer dans le royaume de Dieu (Marc 10:15). Je suis tout à fait conscient que certains lecteurs de ce livre recherchent avec impatience la page où je dévoilerai la formule secrète.

Mais, en vérité, il n’y a pas de formule secrète, et, même amassées en quantité, les connaissances intellectuelles sur des sujets spirituels ne garantissent pas votre entrée dans l’état d’illumination. La véritable illumination signifie que vous surmontez l’illusion que vous êtes un être séparé, que vous êtes séparé de la chaîne de l’Être, de votre Créateur et des autres êtres. Ainsi, devenir éveillé ne veut pas dire que vous acquérez plus de connaissances mais que vous changez de perspective et voyez maintenant la réalité qui était cachée derrière le voile de la séparation. Ce n’est pas un changement dans la connaissance extérieure mais un changement dans la vie intérieure. En fait, même avoir des connaissances intellectuelles sophistiquées peut souvent vous empêcher d’atteindre l’illumination, comme cela se révéla à travers les scribes et les pharisiens qui utilisaient leur connaissance des Écritures pour rejeter le Christ vivant quand il se tenait devant eux en chair et en os (Matthieu 5:20).

Revenons maintenant au Jardin d’Éden. Les nouveaux étudiants considéraient le professeur comme étant en dehors d’eux-mêmes, ce qui était une phase naturelle au début. Cependant, à mesure qu’un étudiant mûrissait, c’était également naturel qu’il commençât à se rendre compte que l’enseignant ne voulait que le meilleur pour lui. Aussi la confiance de l’élève dans l’enseignant augmenterait-elle naturellement jusqu’à ce qu’il se rendît compte que l’enseignant n’était pas une force extérieure cherchant à lui imposer sa volonté. Au contraire, l’enseignant représentait la volonté supérieure du soi spirituel de l’étudiant. C’était le choix de son être supérieur d’envoyer le Soi conscient dans l’univers matériel pour commencer avec une conscience de soi limitée. Ainsi, c’étaient le désir et le souhait de son propre soi supérieur que le Soi conscient grandît dans la conscience de soi jusqu’à ce qu’il réalisât d’où il venait et pourquoi il était venu ici dans un premier temps. L’enseignant était alors chargé d’aider l’étudiant à parvenir à cette réalisation, par laquelle il voyait que la volonté de Dieu n’était pas la volonté d’un être extérieur ni d’un Dieu en colère dans le ciel. Au contraire, la volonté de Dieu était en fait la volonté de son propre être supérieur, qui fait partie de la chaîne de l’Être qui remonte jusqu’au Créateur. Ainsi, suivre la volonté de Dieu c’est suivre votre propre volonté supérieure.

Il faut aussi noter que suivre la volonté de Dieu ou la volonté de l’enseignant ne signifie pas que vous abandonnez votre libre arbitre et que vous n’avez plus de choix. Vous avez encore des possibilités infinies pour exprimer votre créativité, mais vous le faites maintenant dans le cadre des lois de Dieu, ce qui veut dire que vous ne vous blesserez ni vous-même ni les autres composants de la vie…