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Clé 12 : Suivre un vrai enseignant ou un faux enseignant

Comme nous l’avons vu, tout le but de la vie est que vous grandissiez dans la conscience de soi, ce qui signifie que vous surmontiez la conscience de soi limitée et étroitement focalisée avec laquelle vous avez commencé le voyage. Ensuite, vous élargissez votre conscience de soi pour vous élever dans la chaîne de l’Être qui mène à la pleine conscience de Dieu. Pourtant, pour vous élever à un autre niveau, vous devez devenir un avec votre propre être supérieur. Et la première étape de ce processus est que vous deveniez un avec l’enseignant spirituel.

Le défi était que si un étudiant du Jardin d’Éden était aveuglé par la conscience de la séparation et la dualité de l’antéchrist, il ne pouvait pas voir la chaîne de l’Être et ne pouvait donc voir l’enseignant que comme un être étant en dehors de lui-même. Par conséquent, il ressentait que, s’il renonçait à son sens d’identité séparé, il n’aurait plus d’identité et subirait une perte, ou qu’il aurait l’impression de renoncer à sa liberté de faire ses propres choix en se soumettant à l’enseignant. Pour certains étudiants, le fait de devoir considérer que leurs choix pouvait affecter les autres étudiants était même perçu comme une restriction de leur libre arbitre. Puisqu’aucun être conscient de lui-même ne peut supporter l’idée de n’avoir aucune identité, les étudiants qui étaient aveuglés par l’illusion de la séparation ne pouvaient pas abandonner leur ancien sentiment d’identité, et ainsi ils ne pouvaient pas renaître avec un nouveau sentiment d’identité.

Lorsqu’un étudiant surmontait l’esprit de l’antéchrist et voyait au-delà de ses illusions, il savait qu’en abandonnant son ancien sentiment d’identité il renaîtrait instantanément dans un nouveau sentiment d’identité plus élevé. Ainsi, un tel étudiant n’avait plus peur de perdre et abandonnait volontiers quelque chose de moins pour gagner quelque chose de PLUS. Cependant, quand un étudiant devenait aveugle, il pensait qu’abandonner quelque chose ne pouvait que conduire à une perte, et, pour cette raison, il s’accrochait à l’ancien sentiment d’identité comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort. Cela mettait littéralement l’étudiant dans un piège dont il ne pouvait pas s’échapper.

Y avait-il une issue ? Bien sûr, mais le seul moyen était que le Soi conscient de l’étudiant se rendît compte qu’il avait été aveuglé par une illusion. Ce qui s’était réellement passé, c’était que le Soi conscient en était venu à s’identifier avec le sentiment d’identité actuel de l’étudiant. Ainsi, le Soi conscient pensait qu’il mourrait si cette identité mourrait.

Permettez-moi de développer cette pensée. J’ai dit jusqu’ici que le Soi conscient de l’étudiant était chargé de construire une identité oméga qui lui permettait d’interagir avec son environnement et d’exprimer ses pouvoirs créatifs. Il est parfaitement normal que le Soi conscient s’identifie à l’identité qu’il s’est construite, mais le Soi conscient est toujours plus que n’importe quelle identité. L’identité est comme le costume de théâtre que porte l’acteur du Soi conscient pendant la pièce. Ainsi, si le sentiment d’identité meurt, le Soi conscient ne meurt pas et il a toujours une identité parce qu’il crée instantanément un nouveau sentiment d’identité.

Le seul moyen de sortir du dilemme est que le Soi conscient réalise qu’il est PLUS que son sentiment actuel d’identité. Il s’exprime simplement à travers ce sentiment d’identité, mais il n’est pas ce sentiment d’identité. Cependant, avant que le Soi conscient puisse atteindre un sentiment plus élevé d’identité, il doit abandonner son identification avec l’ancienne identité. Il doit laisser mourir l’ancienne identité, ce qui est exactement le processus que Jésus a démontré lorsqu’il était sur la croix.

La croix symbolise, entre autres choses, votre ancienne identité qui vous a mis dans une position où vous ne pouvez pas bouger. Vous êtes paralysé par vos propres limitations créées par vous-même. Même Jésus a ressenti cela sur la croix, criant que Dieu l’avait abandonné (Matthieu 27:46). Cela signifie que même Jésus avait certaines attentes qui l’empêchaient d’abandonner son ancien sentiment d’identité. Quelle a été la clé essentielle qui a permis à Jésus de se libérer de cette impasse ? C’est qu’il s’est finalement résigné à sa propre volonté supérieure et a rendu l’âme (Matthieu 27:50). Il a abandonné le fantôme de son ancien sentiment d’identité et, en laissant le vieux moi mourir, il a ouvert la porte à sa résurrection dans un sens de soi plus élevé. Le cocon doit être abandonné avant que le papillon du soi puisse prendre son envol.

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Nous arrivons maintenant à une idée subtile qui demande un peu de réflexion. J’ai dit que mon objectif était d’élever les étudiants à devenir autonomes. Et j’ai dit que les étudiants devaient atteindre l’unité avec moi. Est-ce que je donne l’impression de me contredire ? Si c’est le cas, c’est exactement ce que certains élèves ressentaient, mais pourquoi ont-ils ressenti cela ?

Ils l’ont fait parce qu’ils étaient devenus tellement aveuglés par la conscience de la dualité qu’ils ne pouvaient pas voir en quoi consistait le chemin. La réalité de la vie est que vous faites partie de la chaîne de l’Être. Vous êtes un être séparé dans le sens où vous avez une individualité, mais vous n’êtes pas séparé dans le sens où vous êtes déconnecté de votre source ou des autres êtres. Parce que vous avez commencé avec une conscience limitée, vous avez construit un sentiment d’identité basé sur l’illusion de la séparation, ce qui signifie que vous vous voyez séparé des autres élèves, de votre enseignant et de votre source. Ce sentiment d’identité est basé sur l’ignorance et vous emprisonne donc dans un état limité.

Quelle est l’étape suivante normale sur le chemin ? C’est d’échapper à ce sentiment limité d’identité, et comment pouvez-vous faire cela ? Vous ne pouvez le faire qu’en réalisant que, bien que vous ayez une individualité, vous n’êtes pas un être déconnecté mais une partie d’un être spirituel plus vaste. Vous êtes une vague sur l’océan du soi plutôt qu’une goutte d’eau flottant dans l’espace vide. Ce que j’ai présenté aux élèves du Jardin d’Éden était un moyen d’échapper au sentiment d’identité limité et déconnecté par le recours à quelque chose qui va au-delà de ce sentiment limité de soi, quelque chose de plus grand que le soi limité. Le vrai chemin vers la liberté spirituelle est de devenir un avec votre propre être supérieur, plutôt que de rester piégé dans le sentiment limité d’identité qui dit que vous êtes un être déconnecté.

Ce qui devait arriver aux étudiants matures, c’était qu’ils reconnaissent consciemment cette dynamique et qu’ils abandonnent ensuite volontairement le sentiment d’être déconnectés de leur enseignant, de leurs camarades et de leur soi supérieur. Ce que j’avais vraiment offert aux étudiants avancés du Jardin, c’était un véritable sens de la communauté dans laquelle tous étaient unis autour du véritable but de la création, à savoir grandir dans la conscience de soi et prendre le contrôle du royaume de la matière. L’histoire d’Adam et Ève est l’histoire de ces étudiants qui n’ont pas vu cette opportunité, ou qui ont délibérément refusé d’abandonner leur sentiment limité d’identité et refusé de s’unir avec un plus grand sentiment d’identité. Attachés à leur propre sentiment limité d’identité, ils ne pouvaient donc pas rester dans la communauté du Jardin.

Voyez-vous la difficulté ici ? S’unir avec moi en tant que professeur ne signifiait pas que vous perdiez votre individualité ou votre libre arbitre. Cela signifiait entrer dans l’unité en suivant la volonté de votre propre être supérieur ainsi que le but pour lequel votre être supérieur vous a envoyé dans le royaume matériel. Je ne vous forçais pas à devenir quelqu’un que vous ne vouliez pas devenir. J’essayais de vous aider à vous reconnecter à la volonté et à la vision de votre propre être supérieur, ce qui était la seule façon de vous sentir épanoui et en paix. Tant que votre être inférieur n’était pas en harmonie avec votre être supérieur, vous étiez ce que Jésus a appelé une maison divisée contre elle-même (Marc 3:25).

Le chemin de l’unité doit commencer d’une façon ou d’une autre et, pour les étudiants du Jardin d’Éden, le chemin s’ouvrait en devenant un avec moi en tant que leur enseignant. Vous entrez dans l’unité avec l’enseignant afin d’échapper à votre ancien sentiment d’identité en tant qu’être déconnecté. Vous le faites en acceptant consciemment un nouveau sentiment d’identité en tant qu’un avec un être supérieur plutôt que de rester séparé. Cependant, l’unité signifie l’unité dans la vision, le but et la connaissance que suivre les lois de Dieu conduit à la croissance tandis que s’y opposer conduit à la souffrance. Cela ne signifie pas une perte d’individualité ou de liberté. En fait, une identité séparée est ce qui enlève votre liberté, et ce n’est que par l’unité avec votre propre être supérieur que vous pouvez expérimenter la vraie liberté spirituelle.

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Permettez-moi d’expliquer cela d’une autre manière. Un nouvel étudiant commençait avec un sentiment d’identité limité. Comme un nouvel étudiant ne pouvait pas fonctionner sans un sentiment d’identité, il devait construire un sentiment d’identité basé sur ses connaissances et son expérience. C’est pourquoi un nouvel étudiant se forgeait inévitablement un sentiment d’identité qui reposait en grande partie sur l’ignorance. Cela, bien sûr, était parfaitement en accord avec le but de la création, qui est qu’un étudiant commence avec une identité en tant qu’être séparé, puis grandisse par la suite en conscience. Cela est similaire à un enfant sur Terre qui construit un sentiment d’identité basé sur son environnement immédiat, qui est très restreint dans les premières années de la vie. Sentiment qui est souvent défini par ses parents et peut-être par ses frères et sœurs et sa maison, ou par un jardin d’enfants. Pourtant, au fur et à mesure que l’enfant grandit, il se rend compte que le monde est beaucoup plus vaste que son environnement d’enfance et il construit progressivement un sentiment d’identité plus étendu. Certaines personnes vont même au-delà de leur identification en fonction de leur famille, de leur origine ethnique et de leur nationalité. Elles construisent une identité plus universelle en tant que citoyens du monde ou même en tant qu’êtres spirituels qui ne sont que temporairement dans ce monde.

Comment cette croissance pouvait-elle se produire au Jardin d’Éden ? Cela ne pouvait arriver que lorsque l’étudiant se rendait compte que son ancien sentiment d’identité était basé sur l’ignorance ou sur une vision incomplète du monde. Et puis l’étudiant devait être disposé à laisser consciemment mourir cet ancien sens de soi afin qu’il pût créer un nouveau sentiment d’identité basé sur une compréhension plus élevée.

Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y avait rien de mal ni d’anormal à ce qu’un étudiant se construisît un sentiment d’identité limité. Cela faisait simplement partie du processus naturel de la croissance. Cependant, cela faisait également partie de la croissance que l’étudiant laisse mourir ce sentiment limité d’identité et renaisse ensuite dans un sentiment plus élevé d’identité. Les étudiants avaient fait cela un certain nombre de fois, mais ce à quoi les étudiants du Jardin étaient confrontés était l’initiation à le faire consciemment. Et pour faire cela consciemment, ils devaient faire face à la tentation qui était représentée par le « fruit de la connaissance du bien et du mal ».

Pour qu’un étudiant laisse volontairement mourir son ancien sentiment d’identité, il devait consciemment reconnaître que l’ancienne identité n’était finalement pas réelle parce qu’elle était basée sur l’ignorance. Il le faisait en utilisant la conscience du Christ, qui est la mesure ultime de ce qui est réel et irréel. En tant qu’enseignant, je présentais aux élèves la vision du Christ de ce qui était réel et irréel dans leur sentiment d’identité. Pourtant, le fruit de la connaissance du bien et du mal était un état de conscience dans lequel il n’y avait pas de réalité absolue. Autrement dit, en acceptant cet état de conscience, un étudiant pouvait refuser de reconnaître son ancien sentiment d’identité comme irréel. L’étudiant pouvait utiliser la logique relative et dualiste de l’esprit de l’antéchrist pour arriver à la conclusion qu’il n’avait pas à abandonner son ancien sentiment d’identité ni à se limiter. Ainsi, un sentiment d’identité qui était basé sur une ignorance innocente se transformait par la suite en un sentiment d’identité qui était basé sur une ignorance délibérée. L’élève refusait d’accepter la vision de la réalité présentée par l’enseignant.

En conséquence, l’étudiant perdait sa connexion avec le vrai enseignant, et ainsi l’étudiant se retrouvait dans une impasse. L’esprit de l’antéchrist faisait penser à l’étudiant qu’il n’avait pas à examiner son sentiment d’identité. La raison en était que l’étudiant pensait que soit ses croyances dualistes étaient absolues, soit qu’il n’y avait pas de réalité absolue car toute affirmation pouvait être débattue ou remise en question. L’étudiant se perdait rapidement dans un état de conscience dans lequel il n’examinait pas consciemment sa vie et son sentiment d’identité. Le Soi conscient de l’étudiant se retirait dans une petite caverne où il cherchait à éviter d’être contraint de faire des choix conscients. Au lieu de prendre le contrôle de sa vie, l’étudiant s’était maintenant transformé en une victime de forces qui étaient au-delà de son contrôle conscient. Au lieu de conduire la voiture avec une vision claire de la destination, l’étudiant suivait bêtement la circulation sans savoir où il allait.

C’était la vie non examinée dont Socrate a dit qu’elle ne vaut pas la peine d’être vécue. Pourtant, tant que l’étudiant refusait d’examiner sa vie, il ne se rendrait pas compte qu’elle ne valait pas la peine d’être vécue. Le résultat évident était que l’étudiant devenait ainsi inaccessible pour un véritable enseignant spirituel et qu’il n’était plus « enseignable ». Bien sûr, lorsqu’un étudiant ne pouvait plus être instruit par l’enseignant spirituel, il n’y avait aucun intérêt à ce que l’étudiant restât dans la salle de classe cosmique. Ainsi, l’élève tombait-il inévitablement dans l’école des coups durs, où les conséquences physiques devenaient son enseignant, conséquences qu’il était plus difficile, mais non impossible, d’ignorer ou d’expliquer par une logique dualiste.

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Ce que je veux dire ici, c’est que certains étudiants du Jardin d’Éden avaient atteint l’initiation qui pouvait les amener à devenir des êtres éveillés et autonomes en construisant consciemment un nouveau sentiment d’identité basé sur la vraie connaissance – à savoir l’unité de toute vie – plutôt que sur l’illusion de la séparation. Cependant, ce processus avait obligé ces étudiants à renoncer à certaines choses qu’ils avaient appréciées jusqu’à présent. Avec un sentiment d’identité d’être séparés de leur propre être supérieur et des autres étudiants, il devenait possible pour eux d’agir de certaines manières qui seraient pratiquement impensables s’ils voyaient l’unité de toute vie. Par exemple, ils pouvaient entretenir l’illusion qu’ils pouvaient blesser les autres sans se blesser ; ou qu’ils pouvaient prétendre être meilleurs ou plus importants que les autres étudiants en s’élevant par rapport à eux ; ou qu’ils pouvaient prétendre ne pas avoir vraiment de but plus élevé dans la vie en continuant à jouer avec leurs jouets d’enfance. En bref, ils pouvaient prétendre qu’ils n’avaient pas vraiment besoin de grandir pour l’instant ou qu’ils étaient déjà adultes. Dans tous les cas, ils pensaient qu’ils n’étaient pas obligés d’écouter le professeur.

Une autre chose que les étudiants pouvaient faire en maintenant un sentiment d’identité séparé était de croire qu’ils pouvaient réellement cacher des choses à l’enseignant. Comme je l’ai dit plusieurs fois, le processus de la vie est de commencer en tant qu’être séparé. Pourtant, toute vie est vraiment une parce qu’elle vient de la même source et elle est créée à partir de l’être même du Créateur, et donc le sentiment d’être séparé est basé sur l’ignorance et sur une illusion. Cette illusion était autorisée dans le Jardin et, en effet, après avoir donné mes instructions aux étudiants, je me suis éloigné d’eux afin de leur donner la liberté de prendre leur propre décision. Mais, parce que j’avais surmonté le sentiment de séparation, j’avais en effet un sentiment d’unité avec toute vie, y compris avec les étudiants du Jardin. Donc, en vérité, ils ne pouvaient rien me cacher. Cependant, tant qu’ils s’accrochaient au sens séparé de l’identité, ils pensaient qu’ils pouvaient me cacher des choses, et cela leur permettait de faire certaines actions qu’ils n’auraient pas faites s’ils avaient réalisé notre unité sous-jacente. Encore une fois, cela a été autorisé pour que les élèves puissent éventuellement en avoir assez de jouer avec leurs jouets d’enfance et puissent décider qu’il était temps de grandir. Et un élève a disposé de beaucoup de temps pour jouer dans cette zone crépusculaire, mais, comme je l’ai expliqué, aucun élève ne pourrait le faire pour toujours.

Il viendrait inévitablement un moment où les étudiants se rendraient compte qu’ils ne pouvaient rien me cacher. Reprenons la citation suivante du chapitre 3 de la Genèse :

6 La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea.
7 Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures.

Tant que les élèves étaient innocents, ils n’avaient rien à cacher au professeur. Ce n’est que lorsqu’ils ont commencé à participer à la conscience de l’antéchrist qu’ils ont commencé à entretenir la pensée consciente qu’ils voulaient me cacher quelque chose ou qu’ils avaient besoin de le faire. Ainsi, c’est seulement l’esprit de l’antéchrist qui a introduit des sentiments tels que la honte ou la culpabilité dans l’esprit des étudiants. Je n’avais rien fait pour introduire de tels sentiments ; au contraire, j’ai tout fait pour assurer aux étudiants qu’ils n’aient jamais besoin de cacher quoi que ce soit ou de se sentir mal à propos de quoi que ce soit. Seule la logique relative de l’esprit de l’antéchrist permet d’entrer dans un jugement de valeur qui affirme que certaines actions sont mauvaises et que commettre de telles actions fait de vous une mauvaise personne qui a besoin de se cacher de votre professeur ou de votre Dieu.

Alors, quel était le mécanisme psychologique qui a fait que les étudiants ont senti qu’ils devaient se cacher de moi, même si j’avais fait tout mon possible pour les aider à ne jamais en arriver là ? C’est parce qu’ils avaient utilisé l’esprit de l’antéchrist en projetant sur moi des caractéristiques qui n’avaient rien à voir avec la réalité de qui JE SUIS. Ils ont littéralement commencé à violer les deux premiers commandements donnés à Moïse. Ils ont créé une « image taillée » de moi en tant que professeur et ils ont projeté cette image sur moi, pensant que c’était mon vrai moi. L’image leur a fait croire qu’ils feraient mieux de se cacher de moi, et, alors, comment pouvais-je, sans violer leur libre arbitre, leur montrer que leur image n’était pas réelle ? Ils avaient commencé à penser que je serais dur et critique envers eux, et ils ont donc pensé qu’il valait mieux m’éviter complètement. Ils se sont alors retirés de moi, rendant ainsi impossible pour moi de leur prouver que leur image taillée était fausse par rapport à la réalité.

Cela montre une caractéristique essentielle de l’esprit de l’antéchrist, dont nous parlerons plus tard. Cet esprit crée une image taillée de tout, il projette cette image taillée sur la réalité, puis il utilise la logique dualiste qui peut tout prouver pour affirmer qu’il n’a jamais besoin de comparer l’image à la réalité, qu’il n’a jamais besoin de la remettre en question ni de regarder au-delà. Et cette réticence à remettre en question leur image du monde était précisément ce qui mettait les étudiants dans un piège où ils pouvaient rester coincés très longtemps. Un autre problème était qu’avant de pouvoir projeter une image mentale sur les autres ils devaient d’abord l’avoir projetée sur eux-mêmes. En d’autres termes, l’image que les étudiants me projetaient était simplement le reflet de l’image dualiste qu’ils s’étaient créée. Si les élèves pensaient que j’étais un professeur en colère, c’était parce qu’ils en étaient venus à se considérer comme en colère eux-mêmes. Leur colère contre moi était simplement le reflet de leur colère contre eux-mêmes. Mon seul désir était de les libérer de ces images de soi paralysantes et de ces sentiments négatifs. Mais le libre arbitre règne toujours en maître et personne ne pouvait donc les sauver d’eux-mêmes, à l’exception de leur Soi conscient. Mais le Soi conscient ne pouvait le faire qu’en devenant conscient de lui-même comme étant PLUS que son sentiment extérieur de soi.

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Nous arrivons maintenant à un autre aspect délicat qui nécessite une certaine réflexion. J’ai expliqué qu’au fur et à mesure que les étudiants grandissaient, ils construisaient un sentiment d’identité qui était dans une large mesure basé sur l’ignorance. Pourtant, les étudiants avaient finalement atteint le stade où l’étape suivante logique était qu’ils deviennent conscients du « mécanisme » avec lequel ils construisaient leur identité. Ils pouvaient alors commencer à construire consciemment un nouveau sentiment d’identité basé sur un sentiment d’unité en expansion progressive avec l’enseignant, leur propre être supérieur et toute vie.

Cependant, si un étudiant refusait d’atteindre ce niveau de conscience, il conservait son ancienne identité en tant qu’être séparé. Mais l’étudiant ne pouvait plus le faire sur la base d’une ignorance innocente. Ainsi, ce qui se passait réellement, c’était le fait que l’ancien sentiment d’identité de l’étudiant – l’identité que l’étudiant refusait d’abandonner et cherchait à préserver – mourrait de toute façon. C’est vraiment pourquoi j’ai dit que, si les étudiants prenaient le fruit de la connaissance du bien et du mal, ils mourraient sûrement – autrement dit, leur ancien sentiment d’identité mourait. Pourtant, lorsque l’ancien sentiment d’identité mourrait, l’étudiant renaissait immédiatement dans un nouveau sentiment d’identité. Le problème était qu’au lieu de renaitre dans un sentiment plus élevé d’identité basé sur la réalité du Christ (l’unité de toute vie), l’étudiant renaissait dans un sentiment plus bas d’identité basé sur l’irréalité de l’antéchrist (la séparation de toute vie).

Vient maintenant un point subtil. Votre Soi conscient est nommé ainsi précisément parce qu’il est conscient. La vérité est qu’une fois qu’on vous a présenté la réalité du Christ, votre Soi conscient ne peut pas nier cette réalité et, en même temps, rester conscient de son déni. Il ne peut tout simplement pas nier consciemment la réalité une fois qu’il voit cette réalité. Aussi, lorsqu’un étudiant refusait d’atteindre le niveau de croissance consciente, son Soi conscient se retirait-il inévitablement dans une petite caverne dans laquelle il refusait d’être en charge de la vie de l’étudiant. En vérité, le Soi conscient – qui est censé avoir le contrôle de votre vie – refuse, à ce moment-là, de prendre le contrôle ainsi que les décisions importantes de la vie. Il repousse la décision capitale de prendre consciemment le commandement et, pour maintenir ce déni, il doit cesser de prendre des décisions conscientes. Pourtant, parce que le Soi conscient ne peut jamais reculer dans une ignorance innocente, il doit maintenant se retirer dans une caverne d’ignorance délibérée dans laquelle il se limite à prendre des décisions inconscientes, ce qui signifie que le Soi conscient refuse d’être conscient des conséquences réelles de ses choix. On peut dire que le Soi conscient refuse de rester conscient et qu’ainsi il s’endort. Le processus de récupération de cette décision est le processus du réveil de la beauté endormie du Soi conscient, afin qu’il redevienne conscient et qu’il prenne en charge sa vie. C’est pourquoi, lorsqu’on a demandé au Bouddha ce qu’il était, il a simplement répondu : « Je suis éveillé ! »

Le problème avec la décision du Soi conscient de ne pas prendre de décisions est que vous – c’est-à-dire l’identité que le Soi conscient crée au fur et à mesure qu’il se retire – ne pouvez tout simplement pas exister sans prendre de décisions. Donc, si le Soi conscient refuse de prendre des décisions – à la fois les grandes décisions qui changent la vie et les petites décisions quotidiennes –, quelqu’un d’autre doit les prendre à sa place. Et ce quelqu’un d’autre est une nouvelle entité qui est créée au moment où le Soi conscient prend la décision fatale de refuser de prendre consciemment le contrôle de votre vie. Cette nouvelle entité est ce que j’appelle l’ego.

Nous parlerons plus tard de l’ego, mais l’idée essentielle à laquelle vous devez réfléchir à ce stade est que l’ego est une entité créée par vous. Il n’a pas été créé par Dieu et n’a donc pas de réalité ultime ni le potentiel de devenir un être spirituel immortel. L’ego est né de l’illusion et il ne peut tout simplement pas s’élever au-dessus de l’illusion fondamentale de la séparation de la vie. L’ego est né d’un déni de l’unité de toute vie, et il ressemble beaucoup à un programme informatique. Un ordinateur est programmé pour faire certaines choses, et il ne peut pas changer sa propre programmation. Il continuera à faire la même chose indéfiniment, à moins que vous ne supprimiez le programme de votre ordinateur. L’ego est né de la décision du Soi conscient de ne pas être aux commandes, de ne pas être le Christ. L’ego est programmé pour défendre et justifier la décision de ne pas être le Christ, et il continuera à le faire jusqu’à ce que votre Soi conscient décide de reprendre le contrôle de votre vie et d’enlever l’ego de l’ordinateur du subconscient.

En fait, l’ego n’est pas un simple programme informatique, mais plutôt un système d’exploitation qui décide du fonctionnement de l’ordinateur inconscient. Dans le cadre de son identité de base, il existe de nombreux programmes informatiques spécifiques qui cachent l’ego et sa vraie nature – comme l’arbre qui cache la forêt. Ces programmes peuvent changer et, lorsque vous démarrez le chemin spirituel, l’ego peut s’adapter à votre nouvelle vision du monde. Cependant, l’ego ne change jamais sa programmation de base consistant à nier l’unité de la vie et votre responsabilité de devenir le Christ. Aussi l’ego utilise-t-il simplement vos nouvelles croyances et votre nouveau vocabulaire pour vous éloigner du chemin de l’unité tout en croyant que vous faites réellement des progrès spirituels.

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La conséquence la plus importante du déni de l’unité exprimé par l’ego est que l’ego nie la validité d’un véritable enseignant spirituel qui représente le chemin de l’unité. L’ego est né de votre refus de laisser l’enseignant vous mettre au pied du mur face au besoin de franchir le pas suivant sur le chemin de l’unité et au besoin d’accélérer votre croissance consciente. Ainsi, l’ego nie le chemin de l’unité et niera toujours la nécessité, pour votre Soi conscient, de prendre le contrôle de votre vie. Ce n’est pas parce que l’ego est mauvais. L’ego est aussi neutre qu’un programme informatique et n’a aucune mauvaise intention. Mais l’ego est né d’une séparation délibérée, qui est la conscience de l’antéchrist. Ainsi, l’ego ne peut tout simplement pas sonder la réalité de l’esprit du Christ, il ne peut pas sonder l’unité de toute vie. Par conséquent, l’ego croit fermement que vous êtes un être séparé et que vous le resterez toujours. Il pense que, si votre identité séparée meurt, vous mourrez. La réalité est que l’ego mourra et que vous renaîtrez en tant qu’être spirituel pour lequel vous avez été créé.

L’ego vous voit comme séparé de votre source, de Dieu. L’ego peut traiter Dieu comme un concept, mais ne peut voir Dieu que comme un être extérieur qui cherche à vous imposer sa volonté. L’ego ne peut jamais concevoir Dieu comme faisant partie de votre propre être supérieur. De même, l’ego ne peut vous concevoir que comme un être séparé des autres êtres. Aussi considère-t-il les autres comme des adversaires ou des menaces, ce qui donne lieu à tous types de comportements égoïstes. L’ego ne peut jamais comprendre l’unité sous-jacente de toute vie, et ainsi il ne peut jamais surmonter l’illusion que vous pouvez blesser les autres sans vous blesser vous-même. L’ego niera à jamais que vos actions aient des conséquences (pour vous-même) ou cherchera à expliquer ces conséquences. L’ego n’admettra jamais que son approche fondamentale de la vie est mauvaise et cherchera toujours des moyens de justifier son approche, même en utilisant un enseignement spirituel ou religieux pour le faire. C’est pourquoi certaines personnes peuvent se sentir autorisées de tuer d’autres personnes au nom de Dieu.

L’ego est né de votre refus de prendre des décisions. Dans un sens, l’ego veut prendre des décisions à votre place parce qu’il a été créé pour que le Soi conscient n’ait pas à prendre de décisions. Pourtant, en même temps, l’ego ne se sent pas plus responsable de votre vie qu’un ordinateur ne se sent responsable de ses actions. L’ego n’est pas plus capable d’admettre une erreur qu’un ordinateur n’est capable de penser qu’il a tort d’exécuter sa programmation. Ainsi, l’ego n’accepte jamais aucune responsabilité et n’admet jamais que ses décisions soient mauvaises. Et, pour éviter d’avoir à se responsabiliser, l’ego veut suivre une autorité extérieure à lui pour qu’il puisse dire : « Ce n’était pas moi, j’ai juste fait ce qu’on m’a dit. »

Dans un sens, c’était une excuse que les étudiants du Jardin d’Éden pouvaient utiliser tant qu’ils étaient dans un état d’ignorance innocente et qu’ils suivaient mes instructions. Cependant, au fur et à mesure que les étudiants mûrissaient, ils devaient cesser de suivre aveuglément mes instructions, pour le faire avec une certaine compréhension. S’ils refusaient d’agir de cette façon, ils refuseraient d’assumer la responsabilité de leur vie. En tant que véritable enseignant, j’étais absolument engagé dans la croissance des élèves, et donc je finissais par les mettre au défi de s’élever à ce niveau. Si un étudiant refusait de relever le défi, cela signifiait qu’il souhaitait continuer à suivre un enseignant extérieur plutôt que d’assumer la responsabilité de sa croissance. Et puisque moi, en tant que véritable enseignant, je ne permettrais plus à l’élève de me suivre aveuglément, il créa l’ego, lequel cherchait à suivre aveuglément un autre enseignant extérieur. De toute évidence, un tel enseignant ne pouvait pas être un véritable enseignant et devait donc être un enseignant piégé dans les illusions de l’esprit de l’antéchrist. Ainsi, l’ego est prédisposé à suivre un faux enseignant, un enseignant qui prétend que l’élève peut « être sauvé » sans prendre de décision consciente.

Cela soulève évidemment la question de savoir d’où venait un tel faux enseignant et pourquoi il avait été autorisé à être dans le Jardin d’Éden, question à laquelle je répondrai dans le prochain chapitre. Cependant, examinons d’abord un sujet qui a pu surgir dans l’esprit de certains lecteurs.

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J’ai dit qu’un nouvel étudiant n’était jamais envoyé dans le monde sans une corde de sécurité le reliant à son être supérieur sous la forme d’un enseignant avec lequel il pouvait interagir. J’ai dit que, pour avancer vers l’illumination ou l’unité, l’étudiant devait suivre un véritable enseignant et devenir un avec cet enseignant. Mais pourquoi avez-vous besoin d’un enseignant pour vous rapprocher de l’unité ?

Le mécanisme de la vie est assez simple. Un nouvel étudiant naît sans conscience ni souvenir de la lignée spirituelle dont il est issu. Ainsi, il a une conscience de soi très limitée qui est étroitement centrée sur lui-même et son environnement immédiat. C’est un peu comme un bébé sur Terre qui ne peut tout simplement pas survivre tout seul sans que quelqu’un s’occupe de lui. Comme je l’ai expliqué, un nouvel élève a besoin de l’enseignant pour les raisons suivantes :

• L’enseignant donne à l’élève l’énergie vitale qui lui permet de survivre et d’exprimer ses capacités créatrices ;
• L’enseignant lui donne des instructions sur la façon d’utiliser son énergie sans se blesser ;
• L’enseignant lui fait un retour qui lui permet de prendre conscience de son environnement et de lui-même ;
• L’enseignant protège l’élève des conséquences destructrices de ses actions déséquilibrées, l’empêchant de se détruire ou de détruire les autres.

Considérez ce qui se passerait si un nouvel élève n’avait pas d’enseignant. Dans l’univers matériel, la matière est tellement dense que la plupart des gens sur Terre ne peuvent rien voir au-delà de la matière. Ainsi, l’univers matériel peut devenir facilement un cercle fermé dans lequel les habitants croient qu’il n’y a rien au-delà. C’est pourquoi beaucoup d’êtres humains croient qu’ils ne sont rien de plus que des animaux évolués et que leur identité disparaîtra lorsque le cerveau mourra. On peut dire qu’un étudiant commence dans une toute petite boîte, à savoir son sens de soi. Ainsi, l’étudiant n’ayant eu aucun lien direct et visible avec quoi que ce soit en dehors de sa propre boîte identitaire, il peut penser qu’il est tout seul ou qu’il ne peut pas s’élever au-delà d’un certain niveau.

Il y a un danger inhérent dans le processus d’un être spirituel descendant dans un royaume plus dense. Un tel royaume a encore des ténèbres et contient donc des illusions qui cachent la réalité que celui-ci n’existe pas tout seul et qu’il est une extension d’un royaume supérieur. Ainsi, lorsqu’un être spirituel descend, il oublie inévitablement tout ce qui se trouve en dehors du nouveau royaume, il oublie qu’il est une extension d’un être spirituel d’un royaume supérieur. Il existe une possibilité très réelle qu’un nouvel élève puisse se forger un sentiment d’identité basé sur son nouvel environnement et oublier qu’il a le potentiel de s’élever au-dessus de cette identité et de prendre le contrôle de cet environnement. De toute évidence, ce n’est pas ce que veut le Créateur, puisque le but de la vie est que les êtres conscients grandissent dans la conscience de soi.

J’ai dit qu’un nouvel étudiant construisait un sentiment d’identité qui était en grande partie basé sur une ignorance innocente. Sans une connexion à une source de vraie connaissance, comment l’étudiant pourrait-il sortir de cette ignorance ? L’ignorance est comme l’obscurité en ce qu’elle n’a pas de substance propre. Vous ne pouvez pas simplement supprimer l’obscurité d’une pièce et vous ne pouvez pas supprimer l’ignorance de l’esprit. L’obscurité ne peut être supprimée qu’en la remplaçant par quelque chose de différent, à savoir la lumière. Mais, pour ce faire, vous devez avoir une source de lumière, car la lumière ne peut pas sortir des ténèbres.

De même, l’ignorance ne peut être supprimée qu’en la remplaçant par la connaissance, et la connaissance ne peut pas provenir de l’ignorance. Il n’y a rien que vous ne puissiez faire contre ou avec l’ignorance qui la transformerait en une vraie connaissance. Par cela, je veux dire que, bien que vous puissiez tout savoir sur le fonctionnement de l’univers matériel – comme la science matérialiste s’efforce actuellement d’y parvenir –, la connaissance de ce monde ne vous dira pas qu’il existe quelque chose au-delà de ce monde. Ma conviction est que l’ignorance, dans un sens spirituel, n’est pas la même chose que de ne rien savoir. L’ignorance spirituelle signifie que vous ignorez le fait qu’il y a quelque chose au-delà de votre environnement, que tout vient de l’Être du Créateur et que vous pouvez devenir un avec la chaîne de l’Être. Ainsi, un étudiant ne peut-il vaincre l’ignorance qu’en étant connecté à une source de vraie connaissance, notamment un enseignant qui a atteint l’unité avec sa source.

On pourrait dire que la fonction globale d’un enseignant spirituel est de donner à l’étudiant une connexion à quelque chose en dehors de sa boîte identitaire. En interagissant avec l’enseignant, l’élève se rend compte qu’il n’est pas seul. Il se rend également compte que l’enseignant a atteint un niveau de conscience plus élevé, un sentiment d’identité plus étendu que lui-même, et cela donne à l’étudiant quelque chose à atteindre. L’élève peut alors apprendre à partir de l’exemple de l’enseignant.

Je ne dis pas ici qu’un étudiant ne pourrait jamais grandir seul. Comme nous le verrons plus tard, il y a une force évolutive intégrée dans la Lumière Mère qui donnera à un étudiant une certaine croissance. Pourtant, cette force ne peut pas amener l’étudiant jusqu’à l’illumination. Un tel changement d’identité ne peut se produire qu’en interagissant avec des êtres qui ont déjà atteint l’illumination. Comme je l’ai expliqué, la vie engendre la vie. Des êtres d’un royaume supérieur vous ont créés et ces êtres ont été créés à partir d’êtres encore plus élevés, et ainsi de suite jusqu’au Créateur. Nous pourrions dire qu’une personne sur Terre est le dernier maillon de la chaîne de l’Être, et devenir éveillé signifie qu’elle étend son sentiment d’identité jusqu’à ce qu’elle se considère comme un avec la chaîne de l’Être au-dessus d’elle. Comment un élève peut-il atteindre ce sentiment d’identité ? Seulement en élargissant l’identité étroite avec laquelle il a commencé son voyage. Et comment peut-il faire cela ? Seulement en se connectant à quelque chose en dehors de sa boîte d’identité.

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Le but ultime est que l’étudiant entre dans l’unité avec la chaîne de l’Être. Pourtant, un nouvel étudiant a une boîte d’identité si petite qu’il ne peut pas faire cette transition en un seul pas de géant. Il doit progressivement élargir son sentiment d’identité afin qu’il ne se disperse pas. Ainsi, le nouvel étudiant commence par devenir un avec un être plus évolué que lui, mais pas si évolué que l’étudiant ne puisse se rapprocher de cet être. Cet être est l’enseignant spirituel, donc l’enseignant spirituel est la porte ouverte pour l’entrée de l’étudiant dans la chaîne de l’Être. C’est pourquoi Jésus a dit qu’il était la porte ouverte (Jean 10:9), car il représentait la conscience du Christ pour les humains sur Terre.

Ce que je veux dire, c’est que le processus de croissance signifie que vous élargissez votre sentiment d’identité en vous unissant à un être qui est PLUS que vous-même, qui est en dehors de la boîte de votre identité, laquelle deviendrait autrement une boîte fermée. Pourtant, alors que vous entrez dans une plus grande unité avec l’enseignant, vous arrivez à un niveau où vous pouvez commencer à voir que, même si l’enseignant est au-delà de votre propre identité, l’enseignant fait partie de quelque chose d’encore plus grand, à savoir la chaîne de l’Être. À ce stade, vous pouvez commencer à atteindre l’autonomie, ce qui signifie que vous n’avez plus besoin d’un enseignant extérieur pour vous connecter à la chaîne de l’Être. Vous réalisez la vérité des paroles de Jésus que le royaume de Dieu est en vous, ce qui signifie que, puisque votre Soi conscient est une extension de l’Être du Créateur, créé à travers la chaîne de l’Être, vous pouvez vous connecter directement à la chaîne de l’Être en vous-même sans passer par un enseignant extérieur.

On pourrait dire que le rôle d’un véritable enseignant est de se rendre obsolète en vous amenant au stade où vous n’avez plus besoin d’un enseignant extérieur pour servir d’intermédiaire entre vous et votre source. Cependant, ce qui arrive souvent aux étudiants éclairés, c’est qu’ils vont au-delà de l’enseignant perçu comme un être extérieur à eux-mêmes, c’est-à-dire qu’ils en viennent à voir l’enseignant comme faisant partie de leur propre lignée spirituelle, comme faisant partie de la chaîne de l’Être. Ainsi, au lieu de rejeter ou de contourner l’enseignant, ils ont compris maintenant qu’en passant par l’enseignant ils ont accès à tout ce qui est au-dessus de l’enseignant.

Cependant, cela présente un problème particulier pour les étudiants qui sont aveuglés par la dualité de l’esprit de l’antéchrist et qui se sont séparés de leur enseignant. Il n’y a vraiment qu’une seule façon pour faire revenir de tels étudiants sur le chemin de l’unité : ils doivent inverser le processus qui les a éloignés du chemin. Ils doivent atteindre un sentiment d’unité avec leur enseignant, mais cela peut être très difficile à réaliser à cause de la création de l’ego qui ne peut jamais comprendre pourquoi il a besoin d’un enseignant. Ainsi, les êtres humains tombent dans un piège une fois que l’ego est créé, et la seule issue est de commencer à voir les incohérences des illusions de l’ego, et de réaliser que leur Soi conscient est plus que l’ego.

Nous en reparlerons davantage dans les prochains chapitres. Pourtant, ce que je veux dire ici, c’est qu’indépendamment des nombreuses illusions créées par l’esprit de l’antéchrist – les illusions qui vous décrivent comme un être séparé et affirment ainsi que vous n’avez pas besoin d’un enseignant – vous ne pouvez atteindre l’illumination qu’en vous réconciliant avec votre propre être supérieur. L’illumination signifie l’unité avec votre source, donc à moins que vous ne surmontiez la séparation, l’illumination n’est pas possible. Et surmonter la séparation signifie également surmonter le sentiment de séparation avec votre enseignant. Il n’y a tout simplement pas d’autre moyen, même si les faux enseignants – comme nous le verrons – ont tenté de créer ce qui semble être des voies alternatives vers le salut. En tout état de cause, le seul chemin valable vers le salut a toujours été et sera toujours le chemin de l’unité.

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Avant de continuer, permettez-moi de résumer ce que nous avons découvert jusqu’à présent. Le processus de la vie, le processus de croissance, peut être comparé à un escalier en colimaçon et le Jardin d’Eden offrait aux élèves un tel escalier. Un nouvel être conscient de soi était créé à un certain niveau de conscience de soi, que nous pouvons faire correspondre au rez-de-chaussée d’un bâtiment ou au zéro sur la graduation d’un thermomètre. Au début, son seul choix était de monter, car il était encore si innocemment ignorant qu’il ne pouvait pas concevoir d’aller consciemment à l’encontre des instructions du professeur. Cependant, tout en continuant à monter l’escalier, il attendrait éventuellement un tournant capital, c’est-à-dire le niveau où il devait soit s’engager consciemment sur le chemin de l’unité, soit rejeter consciemment ce chemin (au moins pour un temps).

Si un étudiant rejetait le chemin de l’unité, il commençait à descendre l’escalier vers des niveaux de conscience de plus en plus bas. Cela se compare à un escalier en colimaçon qui descend aux niveaux inférieurs d’un bâtiment et mène finalement sous le rez-de-chaussée, au sous-sol. En suivant ce chemin, un étudiant descendait rapidement en dessous du niveau de conscience auquel il avait commencé. Au niveau de départ, l’étudiant était comme un enfant innocent et n’avait aucune pensée égoïste. Pourtant, en suivant la voie du déni, l’étudiant devenait inévitablement de plus en plus égocentrique et égoïste, donnant lieu à toutes sortes de pensées et d’actions qui étaient de plus en plus nuisibles aux autres formes de vie.

De toute évidence, un nouvel étudiant n’a pas réellement créé l’escalier descendant, car il n’a pas créé l’escalier ascendant. L’escalier descendant a été créé par d’autres êtres qui avaient déjà choisi le chemin de la séparation et avaient ainsi taillé les marches de l’escalier descendant. Ces êtres-là sont les faux enseignants dont nous parlerons dans le prochain chapitre.

Ce que je veux dire, c’est que l’étudiant avait deux choix de base, comme vous avez deux choix de base en ce moment. Vous pouvez choisir de suivre un vrai enseignant et de monter l’escalier en colimaçon de la vie, ou vous pouvez choisir de laisser votre ego suivre un faux enseignant et descendre l’escalier de la mort. Vous n’avez vraiment pas d’autres choix, car, si vous ne montez pas consciemment, vous serez inconsciemment tiré vers le bas. Ainsi, vous devez choisir la vie ou vous devez choisir la mort, car il n’y a rien entre les deux, même si les illusions de l’esprit de l’antéchrist vous font croire le contraire.

L’escalier de la vie, le chemin de l’unité, a plusieurs étages tout comme un escalier en colimaçon dans un vieux château. Chaque étage représente un sentiment d’identité distinct. Après avoir atteint un certain étage, vous pouvez passer du temps à visiter cet étage et à explorer ses différentes pièces. Mais, au bout d’un certain temps, vous devez finalement retourner à l’escalier et monter à l’étage suivant. Pour ce faire, vous devez être prêt à quitter votre étage actuel, et donc vous devez laisser mourir le sentiment d’identité construit à cet étage.

Lorsque vous prenez la décision que vous êtes prêt à monter à l’étage suivant et à laisser derrière vous l’ancien sentiment d’identité – vous débarrasser de l’ancien humain et de revêtir le nouvel humain (Éphésiens 4:22) –, vous avez pris une décision de VIE. Tant que vous êtes à un certain étage, vous prenez de nombreuses décisions qui vous aident à explorer cet étage et à intérioriser les connaissances qu’il représente. Ce ne sont pas des décisions de VIE dans le sens où elles ne vous amènent pas à un niveau supérieur, mais elles n’entravent pas non plus votre croissance. En fait, elles vous aident à intérioriser la conscience au niveau auquel vous êtes monté. Ce n’est qu’après un certain temps que vous devez retrouver votre chemin vers l’escalier en colimaçon et prendre une décision de VIE pour monter à l’étage suivant.

Chaque étage du bâtiment représente un certain niveau de conscience, un certain sentiment d’identité. Chaque étage vous donne une vision progressivement plus élevée de la vie, tout comme les étages supérieurs d’un bâtiment vous offrent une meilleure vue sur les environs du bâtiment. Si vous continuez à prendre des décisions de VIE, vous finirez par atteindre le sommet du bâtiment et, depuis le toit, vous aurez une vue totalement libre et dégagée sur le monde. Cela est comparable à la conscience du Christ dans laquelle vous vous voyez en unité avec votre source et en unité avec le Corps de Dieu sur Terre et dans le royaume spirituel.

L’escalier descendant a également un certain nombre de niveaux et, à chaque fois que vous descendez à un niveau inférieur, vous devez prendre une décision. Nous pourrions appeler cela une décision de mort parce qu’elle vous emmène plus loin dans la conscience de la séparation et de la mort. Pendant que vous êtes à un étage spécifique, l’ego prend les décisions à votre place, mais l’ego ne peut pas prendre la décision qui vous amène à l’étage inférieur. Seul le Soi conscient peut prendre des décisions de VIE et de mort. La difficulté est que, tant que le Soi conscient refuse de prendre le contrôle, vous ne prenez pas de décisions conscientes. Vous cherchez à éviter de prendre des décisions et vous permettez à l’ego de vous présenter le besoin de prendre une décision ainsi que les informations sur lesquelles vous basez la décision. L’ego ne peut pas prendre de décision de mort à votre place, mais il peut vous influencer sur la façon dont vous prenez cette décision. Il en va de même pour les faux enseignants qui utilisent l’ego comme une incursion dans votre conscience. Un vrai enseignant vous donne des informations précises et complètes et vous laisse faire librement votre propre choix. Les faux enseignants ainsi que l’ego vous donnent des informations incomplètes et déformées qui vous empêchent de faire un choix vraiment libre. Dans cet esprit, il est maintenant temps de considérer d’où venaient ces faux enseignants et pourquoi ils ont été autorisés dans le Jardin d’Éden…