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CP03 Chapitre 3 : Le deuxième défi du Christ

Avez-vous déjà considéré la fréquence avec laquelle vous vous forcez à faire, à dire, à ressentir et à penser des choses pour vous intégrer dans la société et pour vous adapter à des normes qui vous sont imposées de l’extérieur ? Avez-vous déjà pris conscience qu’en grandissant vous avez été conditionné – programmé, soumis à un lavage de cerveau – à accepter de nombreuses choses, qui sont des normes de votre société, sans jamais les remettre en question ? Avez-vous déjà pris conscience que vous faites beaucoup de choses simplement parce qu’elles constituent une tradition dans votre société, et que peut-être même personne ne s’est jamais demandé si elles étaient réellement nécessaires ? Tout le monde continue de les faire parce que tout le monde les a toujours faites. Avez-vous déjà constaté que la plupart des gens vivent toute leur vie en suivant les normes de leur société et de leur religion et qu’ils n’ont jamais réellement de pensée originale ni ne prennent leurs propres décisions ?

Eh bien, le fait que vous étudiez ce cours indique que vous avez pris conscience de cela et que vous êtes prêt à chercher une meilleure façon de faire les choses. Vous avez – à un certain niveau de votre être – réalisé, du moins senti, qu’il doit y avoir plus dans la vie que ce que vous vivez actuellement. Vous sentez qu’il doit y avoir une forme de vie alternative, une forme de vie plus abondante, et vous lisez ce livre avec l’espoir qu’il pourra vous aider à manifester cette vie plus abondante, quelle que soit la façon dont vous la concevez en ce moment. Ce désir de quelque chose de plus et cette insatisfaction à faire les choses comme elles ont toujours été faites démontrent quelque chose de très important. Ce désir démontre le mécanisme et même, la grâce salvatrice qui permettent aux êtres humains d’échapper à la condition de mort spirituelle. Il détient aussi la clé pour comprendre comment surmonter le deuxième défi du Christ.

Examinons d’abord une question qui suit ma description de l’état de mort spirituelle. J’ai expliqué que cette condition forme une boucle fermée, une boîte mentale à laquelle il semble impossible d’échapper, car la boîte elle-même empêche les gens de voir qu’il y a quelque chose en dehors de la boîte. J’ai dit que le Christ vivant vient dans ce monde pour démontrer qu’il existe effectivement une forme de vie plus élevée et plus spirituelle. Mais j’ai aussi dit que les personnes complètement aveugles ne peuvent pas reconnaître le Christ. Donc, s’il n’y avait pas de grâce salvatrice, s’il n’y avait pas de mécanisme permettant de sortir de la boîte fermée, comment les gens pourraient-ils s’en échapper ?

Le mécanisme qui constitue la grâce salvatrice est précisément le sentiment intérieur et intuitif selon lequel il doit y avoir quelque chose de plus dans la vie que ce que vous expérimentez à l’intérieur de la boîte – qu’il s’agisse de la boîte de votre société ou de la boîte de votre propre esprit. Ce sentiment est construit au plus profond de votre être, et la raison en est que votre véritable être est une extension de l’Être de Dieu lui-même. Ceci est même confirmé par la Bible :

1.26 Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.
1.27 Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme.
1.28 Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et assujettissez-la ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.
(Genèse)

Le fait que votre être intérieur soit créé à l’image et à la ressemblance de votre Créateur, qui est au-delà de ce monde matériel, signifie que vous ne pouvez jamais perdre totalement votre désir de quelque chose au-delà de ce monde. Vous pouvez oublier ce désir pendant un temps soit en vous concentrant sur la poursuite sans fin des choses de ce monde, soit parce que vous pensez appartenir à une religion extérieure et que votre salut est garanti. Pourtant, à un moment donné, vous ressentirez inévitablement un sentiment de vide et un désir de quelque chose de plus :

1.2 Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, vanité des vanités ; tout est vanité.
1.3 Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ?
(Ecclésiaste)

Depuis la nuit des temps, le diable a tenté les êtres humains comme il m’a tenté après mon jeûne dans le désert :

4.8 Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire,
4.9 et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores.
4.10 Jésus lui dit : Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.
(Matthieu)

Le diable peut être considéré comme le symbole des apparences de ce monde et de la tentation de chercher à atteindre une sorte d’état ultime dans ce monde, qu’il s’agisse de pouvoir, de possessions, de plaisirs, de renommée, de sécurité ou de tout ce que ce monde a à offrir. Les gens peuvent être complètement absorbés par de telles recherches pendant très longtemps, et ainsi rejeter le Christ vivant qui vient leur montrer qu’il existe une forme de vie plus abondante que ce que ce monde a à offrir. Cependant, à un moment donné, ces courants de vie commenceront à sentir qu’il y a quelque chose de plus que ce que ce monde a à leur offrir, et à comprendre que ce monde ne peut pas leur donner ce qu’ils désirent au plus profond de leur être. Ils commenceront ainsi à sentir la vérité dans mes paroles :

8.36 Et que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ?
8.37 Que donnerait un homme en échange de son âme ?
(Marc)

Lorsqu’une personne commence à prendre conscience de ce désir profond de quelque chose au-delà de ce monde, elle devient alors ouverte à relever le premier défi du Christ, à savoir reconnaître consciemment qu’il existe une forme de vie supérieure. Ainsi, cette personne peut maintenant reconnaître le Christ vivant. Reconnaître la possibilité que le Christ vivant puisse entrer dans ce monde va permettre à la personne de prendre conscience que :

  • Quelque chose lui manque ; c’est la plénitude de vie spirituelle qu’elle voit dans le Christ, et elle la désire.
  • Elle a besoin de surmonter l’état de mort spirituelle et elle ne peut pas le faire par elle-même. Elle a donc besoin de quelque chose du Christ vivant pour s’élever au-delà de la mort.

Cela peut alors faire naître le désir de suivre le Christ vivant et de devenir son disciple afin de recevoir du Christ ce dont elle reconnaît avoir besoin. Mais c’est ici qu’on se heurte à une considération absolument essentielle. Malheureusement la plupart des gens, qu’ils soient chrétiens ou non, n’ont pas compris ce problème, c’est ce qui les empêche de vraiment progresser spirituellement et de suivre le Christ.

***

Comme je l’ai dit au début de ce chapitre, deux forces s’exercent sur votre esprit conscient. L’une est la force qui vous pousse à vous conformer aux conditions de ce monde et l’autre est la force qui vous élève au-delà de ce monde. Nous pourrions les appeler la force matérielle et la force spirituelle, ou, dans le langage chrétien traditionnel, l’antéchrist et le Christ.

Si vous êtes complètement aveuglé par la force de l’antéchrist, vous ne pouvez même pas reconnaître la force du Christ. Ainsi, le fait que vous soyez une personne religieuse ou un chercheur spirituel montre que vous avez commencé à échapper au contrôle des forces de ce monde. Mais cela ne signifie pas que vous soyez totalement libre de son contrôle. Le fait que Dieu m’ait permis d’être tenté par le diable devrait être une cause d’humilité pour les chrétiens. La leçon est que tout le monde est tenté par le diable ou plutôt par la force qui cherche à vous conformer à ce monde plutôt que de vous élever au-dessus de celui-ci. Ainsi, vous devez réaliser qu’en affrontant les tentations du diable, j’ai démontré les tentations auxquelles tous les êtres humains doivent faire face pour suivre le Christ et échapper à l’attraction de ce monde. Et ces tentations demeureront – sous différentes formes avec des intensités et des subtilités variables – tant que vous serez dans un corps physique.

Voyez-vous ce que je dis là ? J’ai dit que la mort spirituelle forme une condition qui se renforce d’elle-même parce qu’elle vous pousse à vous conformer à un ensemble d’illusions qui vous rendent aveugle à la réalité spirituelle. Ainsi, les forces de ce monde – le diable, la conscience de mort, la conscience de masse, votre ego – vous poussent à vous conformer à une fausse image, à une image taillée, de qui vous êtes et de ce que vous pouvez et ne pouvez pas être. L’essence même de la conscience de mort spirituelle est qu’elle a créé une image taillée qui obscurcit le seul vrai Dieu, et cette image empêche les gens de voir au-delà de l’image. Comme le dit la Bible, vous êtes créé à l’image de Dieu et vous êtes ici pour dominer la Terre. Pourtant, la force de l’antéchrist crée une image taillée qui dit que vous n’êtes pas issu de Dieu et que vous ne pouvez pas dominer cette planète, car le diable veut être seul à la dominer.

Comment échapper au piège ? En arrivant au point de réaliser la vérité que j’ai énoncée plus haut, à savoir que les choses de ce monde sont vanité et que cela ne vous sert à rien de gagner le monde entier si vous perdez votre âme. Que faudra-t-il pour que vous en arriviez là ? Cela peut se produire par une prise de conscience intérieure – une expérience intuitive révélatrice – ou en fréquentant l’école des coups durs. Dans cette école, il s’agit simplement de savoir à quel point les coups doivent être durs avant de commencer à reconnaître consciemment qu’il doit y avoir une meilleure façon de vivre, qu’il doit y avoir quelque chose au-delà de ce monde.

Lorsque vous commencez à échapper à la force aveuglante de l’image taillée, vous commencez à réaliser qu’il y a quelque chose au-delà de l’image taillée, et c’est ce qui vous permet de reconnaître le Christ vivant. Pourtant, cela ne signifie pas que vous êtes complètement libéré de l’image taillée. En fait, la période intermédiaire dont j’ai parlé plus haut est précisément une période où vous avez encore des images taillées dans votre esprit, et vous n’en êtes pas complètement libéré. La question absolument essentielle est maintenant de savoir si vous serez prêt à laisser le Christ vivant vous élever – peut-être en vous donnant des coups de pied et en criant si nécessaire – au-delà de toutes vos images taillées ou si vous chercherez à imposer certaines de ces images au Christ vivant et au chemin qu’il vous propose.

En d’autres termes, suivrez-vous le vrai chemin proposé par le Christ vivant, ou suivrez-vous le faux chemin proposé par le prince de ce monde et les dirigeants aveugles de ce monde ? Lisez de nouveau mes paroles :

7.13 Entrez par la porte étroite ; car large est la porte et spacieux le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là.
7.14 Mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent.
(Matthieu)

Le chemin droit et étroit offert par le Christ vivant est le chemin qui permet de surmonter toutes les images taillées – les poutres – dans votre esprit. En revanche, le chemin large qui mène à la perdition consiste à reconnaître que vous avez besoin de salut, à reconnaître le Christ vivant, puis à imposer une image taillée sur le Christ vivant et sur le chemin qu’il propose. Ainsi, au lieu de voir et de suivre le vrai chemin, vous entrez dans le faux chemin tout en étant convaincu que vous suivez le vrai chemin ! Le vrai chemin consiste à surmonter les images taillées, le faux chemin est basé sur des images taillées et élève certaines d’entre elles au statut d’infaillibilité, ce qui signifie que vous ne les remettez jamais en question.

Ainsi, au lieu de permettre au Christ vivant de vous emmener au-delà de la conscience de mort, vous avez utilisé le Christ vivant – ou plutôt votre image dualiste du Christ – pour créer un faux chemin. Ce faux chemin vous offre le salut, mais il vous offre un salut extérieur qui donne l’impression que vous n’avez pas à enlever la poutre de votre propre œil. En réalité, ce faux chemin vous offre la promesse que vous pouvez atteindre la vie éternelle sans vaincre la conscience de mort et sans supprimer toutes les images taillées qui jaillissent de la conscience de mort. Regardez les paroles qui suivent les versets ci-dessus :

7.15 Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs.
7.16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ?
7.20 C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
7.21 Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
7.22 Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ?
7.23 Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.
(Matthieu)

Pourquoi pensez-vous que j’ai trouvé nécessaire d’être si détaillé et direct pour avertir les êtres humains du faux chemin ? Serait-ce parce que j’étais bien conscient que beaucoup de gens qui réalisent qu’ils ont besoin d’être sauvés sont induits en erreur en suivant un faux chemin qui ne peut pas les conduire au salut ? À votre avis, pourquoi les scribes et les pharisiens s’y sont-ils opposés ? Pourquoi pensez-vous qu’ils n’ont pas pu me reconnaître comme le Christ vivant ? C’est parce qu’ils suivaient le faux chemin tout en étant complètement convaincus qu’ils seraient sauvés. En d’autres termes, ils avaient surmonté le premier obstacle consistant à reconnaître qu’ils avaient besoin d’être sauvés, mais ils étaient piégés par le faux chemin qui fait croire aux humains qu’ils peuvent être sauvés sans vraiment suivre le Christ vivant jusqu’au bout ni abandonner leurs images taillées.

De nombreux chrétiens de l’époque moderne sont piégés dans la conscience même dont j’ai parlé lorsque j’ai dit :

7.22 Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ?
7.23 Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.
(Matthieu)

Ces chrétiens prétendent suivre le Christ, mais ils suivent le faux chemin, le chemin extérieur, basé sur une image taillée du Christ. Bien qu’ils proclament constamment mon nom, ils nient en réalité le Christ vivant en professant un Christ mort. Alors je n’ai donc pas d’autre choix que de les renier devant le Père.

Je sais que ce que je dis ici peut être assez subtil et difficile à comprendre pour de nombreuses personnes. La meilleure preuve en est que je dois souligner ce point et qu’il n’a pas été prêché clairement par une seule Église chrétienne au cours des deux mille dernières années. Donc, afin d’aider les êtres humains à comprendre ce point crucial, je vais l’expliquer sous des angles différents. Vous pensez peut-être avoir compris mon point de vue, mais je vous mets en garde contre cette idée. Soyez prêt à me suivre pendant que j’expose le sujet sous différents angles.

***

De nombreuses personnes dans le monde moderne en sont venues à accepter une image de moi qui me décrit comme un être très aimant, gentil et compatissant qui, fondamentalement, acceptait et tolérait tout le monde. De telles personnes se retrouvent dans de nombreuses confessions chrétiennes et dans les mouvements du New Age ou de développement personnel. Comme je l’ai dit, j’ai enseigné à deux niveaux différents, à savoir un enseignement pour les multitudes (en paraboles) et un enseignement pour mes disciples (un enseignement plus direct). Donc, si vous voulez conserver l’image du Jésus doux et aimable, vous pouvez garder cette image, mais alors vous devriez être prêt à reconnaître que vous ne vous élèverez pas au-delà de l’enseignement que j’ai donné aux multitudes et que vous n’avez aucune opportunité de devenir mon disciple direct.

Si, d’un autre côté, vous voulez devenir mon disciple direct à cette époque, vous devrez être à la hauteur des exigences pour être un disciple du Christ vivant. Évidemment, certaines de ces exigences n’étaient pas connues publiquement et ne sont donc même pas décrites dans la Bible. Je décrirai ces exigences dans ce cours, mais je commencerai par examiner les exigences décrites dans les écritures officielles. Et ceux qui ont des oreilles pour entendre se rendront compte que je suis, à l’époque comme aujourd’hui, un enseignant très direct et intransigeant. Prenons par exemple la description de la façon dont j’ai appelé mes disciples :

4.18 Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer; car ils étaient pêcheurs.
4.19 Il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.
4.20 Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent.
4.21 De là étant allé plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets.
4.22 Il les appela, et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et le suivirent.
(Matthieu)

Quelle est la phrase essentielle dans la citation ci-dessus ? La plupart des gens diront : « Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » En réalité, la phrase centrale est : « Et ils lâchèrent aussitôt leurs filets ». De nombreuses personnes modernes ont une vision très romantique, selon laquelle mes disciples ont été appelés et ensuite ils ont eu tout le temps de mettre de l’ordre dans leurs affaires avant de me suivre. La réalité était bien différente. Je me suis littéralement approché des disciples, je les ai appelés à me suivre, je me suis retourné et je suis parti. Le temps qu’ils avaient pour décider de me suivre ou non était le temps qu’il me fallait pour contourner le prochain virage de la route. S’ils n’avaient pas tout quitté et ne m’avaient pas suivi à ce moment-là, leur opportunité était perdue. Les Écritures décrivent principalement les disciples qui m’ont suivi. En réalité, j’en ai appelé beaucoup qui n’ont pas quitté leurs filets – comme symbole de leurs liens avec les choses de ce monde – et sont donc restés piégés dans ces filets. Voici un exemple d’une personne qui a été appelée mais qui n’était pas disposée à abandonner ses biens :

19.20 Le jeune homme lui dit : J’ai observé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ?
19.21 Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi.
19.22 Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s’en alla tout triste ; car il avait de grands biens.
19.23 Jésus dit à ses disciples : Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux.
19.24 Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.
19.25 Les disciples, ayant entendu cela, furent très étonnés, et dirent : Qui peut donc être sauvé ?
(Matthieu)

Je sais que cela peut paraître dur, mais j’avais une mission très précise et je n’avais que peu de temps pour l’accomplir. J’avais besoin d’avoir des disciples qui me suivraient sans compromis, et j’avais donc le droit de tester leur volonté de laisser tout le reste derrière. Aujourd’hui, la situation est légèrement différente. Vous n’êtes pas nécessairement obligé de me suivre « tout de suite », mais, en revanche, si vous voulez vaincre la conscience de mort avant la fin de votre vie actuelle, je vous recommande de ne pas hésiter.

Quelle est l’épreuve essentielle que vous devez passer pour devenir disciple du Christ vivant ? J’ai dit que la clé du salut est de s’élever au-dessus de la conscience de mort, ce qui signifie que vous devez laisser derrière vous toutes les images taillées qui jaillissent de la conscience de mort. Ainsi, pour être qualifié en tant que mon disciple direct, vous devez démontrer votre volonté de tout laisser derrière vous dans ce monde. Avez-vous remarqué que j’ai dit « tout » ? Eh bien, je peux vous assurer que je dis bien tout ! Pourtant, je ne dis pas qu’il faut tout laisser derrière soi, je dis seulement qu’il faut être prêt à tout laisser derrière soi. Permettez-moi d’illustrer cela en répétant une autre citation :

8.21 Un autre, d’entre les disciples, lui dit : Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père.
8.22 Mais Jésus lui répondit : Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.
(Matthieu)

Si vous avez des choses que vous devez absolument faire avant de sentir que vous pouvez suivre le Christ vivant, alors allez-y par tous les moyens. Mais sachez que le prince de ce monde est extrêmement subtil et extrêmement habile pour proposer des choses que vous devez absolument faire avant de pouvoir suivre le Christ. Vous pouvez facilement passer le reste de votre vie à faire « une dernière chose ». En fait, l’état d’esprit dans lequel vous sentez qu’il vous reste une dernière chose à faire ne s’arrêtera que lorsque vous déciderez que vous n’êtes pas obligé de faire cette dernière chose : vous pouvez laisser les morts enterrer leurs morts. Passons maintenant à une série de versets :

10.34 Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée.
10.35 Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ;
(Matthieu)

Comme je l’ai dit plus haut, pour suivre le Christ, vous devez surmonter la tentation de vous conformer aux normes et standards de ce monde, y compris ceux de votre propre famille. Je ne dis pas que chaque disciple du Christ aura des problèmes avec sa famille. Je dis simplement que si vous accordez plus d’importance à la conformité aux normes et aux attentes des autres qu’à la nécessité de suivre les exigences du chemin de la christité, vous n’êtes pas prêt à être mon disciple.

10.36 et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison.
10.37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
(Matthieu)

Certaines personnes interprètent cela comme signifiant que j’étais un égocentrique qui voulait que mes disciples m’adorent, un peu comme le chef d’une secte moderne. Pourtant, la réalité est que si vous aimez quelque chose dans ce monde plus que suivre le chemin, alors vous ne pourrez pas abandonner les choses de ce monde pour suivre le Christ vivant. Notez que je ne dis pas réellement que vous ne pouvez pas aimer les autres ; je dis seulement que vous ne pouvez pas les aimer plus que vous n’aimez suivre le chemin qui mène à la christité. Que signifie réellement suivre le chemin ?

10.38 celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. (Matthieu)

Prendre votre croix a plus d’un sens, et j’en parlerai plus tard. Mais, pour l’instant, il suffit de dire que prendre votre croix est un symbole pour examiner et enlever la poutre de votre propre œil. Cette poutre est la conscience de mort et toutes les illusions – les images taillées – qui en découlent. La croix est le symbole de quelque chose qui vous maintient paralysé, et vous êtes littéralement cloué à votre croix personnelle par les éléments de la conscience de mort dans votre propre esprit. Prendre votre croix signifie être prêt à regarder et à enlever la poutre de votre propre œil sans laisser aucune condition de ce monde – aucune excuse –vous empêcher de me suivre jusqu’à votre délivrance totale de la conscience de mort. Si vous n’êtes pas disposé à effectuer le travail difficile et désagréable consistant à retirer la poutre de votre propre œil, vous ne pouvez même pas commencer à suivre le chemin que je vous propose. À quel point cette voie est-elle intransigeante ? Que faut-il être prêt à abandonner pour suivre ce chemin :

16.24 Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive.
16.25 Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera.
(Matthieu)

Je ne vous appelle pas par la présente à rejoindre une sorte de culte du suicide. Le sens le plus profond est que ce que la plupart des gens appellent « vie » est en réalité l’identité qu’ils ont construite sur la base de la conscience de mort spirituelle. Et si vous n’êtes pas prêt à abandonner ce sens de la « vie », si vous cherchez à sauver cette vie mortelle, vous perdrez effectivement la vie éternelle.

Afin de prendre votre croix et de suivre le Christ vivant, vous devez renoncer à votre « moi », c’est-à-dire le sens du soi qui est basé sur la conscience de mort. Lorsque vous êtes prêt à perdre cette vie mortelle et tout ce qui va avec, vous gagnerez en effet la vie éternelle, qui ne vient qu’en suivant le chemin droit et étroit du Christ jusqu’à ce que vous ayez l’esprit du Christ, jusqu’à ce que vous deveniez un avec Christ.

***

Pourquoi le chemin vers la christité est-il si intransigeant ? J’ai dit qu’il y a trois étapes sur le chemin du salut. Le premier est l’état de mort spirituelle dans lequel vous n’avez pas encore été éveillé à l’existence du chemin. Vous n’avez que des éléments de mort dans votre être et il n’y a pas de vie en vous, ce qui signifie que vous n’avez aucun élément de la vérité de Christ dans votre être. La deuxième étape est la phase intermédiaire où vous avez à la fois des éléments de mort et des éléments de vie dans votre être. Le danger à ce stade est que, s’il y a des éléments de la mort – des images taillées – que vous ne voulez pas abandonner, vous pouvez les utiliser pour créer l’image d’un faux chemin. J’ai essayé de mettre les gens en garde très fortement contre cette fausse voie, car c’est une tentation tellement subtile.

La réalité est que, pour franchir l’étape intermédiaire, vous devez laisser derrière vous toutes les images taillées et tous les éléments de la mort. La conscience de mort et la conscience de vie s’excluent mutuellement. Vous ne pouvez pas être dans deux états de conscience mutuellement exclusifs en même temps, ce qui signifie que vous ne pouvez pas être pleinement dans la conscience du Christ tant que vous n’avez pas laissé derrière vous tous les éléments de la mort. Ceci est illustré par mes paroles :

6.24 Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. (Matthieu)

De nombreuses personnes pensent que Mammon fait uniquement référence à l’argent. En réalité, c’est un autre symbole qui fait référence à tout ce que vous appréciez dans ce monde plus que la conscience christique. Cela fait référence à un attachement à quoi que ce soit dans ce monde. Qu’est-ce qu’un attachement ? Vous pourriez posséder certaines choses matérielles qui ont une valeur sentimentale pour vous, comme un souvenir de votre enfance ou un événement important de votre vie. Il vous est difficile d’abandonner ces choses même si elles n’ont aucune valeur financière ou pratique. Cette réticence à lâcher prise est un exemple simple et relativement inoffensif d’attachement émotionnel.

Cependant, ces attachements se présentent sous des formes variées et subtiles. Par exemple, de nombreuses personnes sont attachées à certaines croyances ou à un certain système de croyance. Elles sont attachées à une certaine façon de voir la vie et à une certaine façon de se regarder elles-mêmes. De nombreux chrétiens ne peuvent pas abandonner la croyance que je les sauverai, et ils sont donc susceptibles de rejeter la voie que je propose ici. Beaucoup de gens sont attachés à une certaine image d’eux-mêmes comme étant de bonnes personnes et ne sont donc pas disposés à considérer qu’ils pourraient avoir certains défauts qui devraient être corrigés. De tels attachements empêchent les êtres humains de chercher la poutre dans leur propre œil, et comment peuvent-ils alors commencer à enlever cette poutre ? Ainsi, un attachement est une réticence à abandonner quelque chose de ce monde et vous empêche d’acquérir quelque chose au-delà de ce monde.

La dynamique est assez simple. Vos attachements attireront votre attention dans une certaine direction, et ,partout où vous concentrerez votre attention, vos énergies mentales suivront. Dans le monde moderne, vous savez que la science a prouvé que tout est énergie, vos pensées et vos sentiments sont donc des formes d’énergie. Plus vous concentrez votre attention sur un certain sujet et plus vous y dirigerez votre énergie mentale, plus l’énergie s’y accumulera.

Lorsque l’énergie atteint une masse critique, elle commence à attirer votre attention et vous concentrerez donc encore plus d’énergie dans cette direction. Cela devient finalement une spirale qui se renforce d’elle-même et qui peut facilement détourner votre attention du chemin de la christité. Vous avez probablement été confronté à une situation difficile qui vous amène à réfléchir encore et encore sur un sujet, souvent avec beaucoup d’énergie émotionnelle, ce qui renforce vos pensées. Cela attirera votre esprit au point où vous ne pourrez pas vous détourner du sujet en question, et c’est ce qui conduit au stress. Ainsi, vous disposez maintenant d’une explication plus moderne d’une vérité que j’ai exprimée de la manière suivante il y a deux mille ans :

6.19 Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ;
6.20 mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent.
6.21 Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
(Matthieu)

Plus vous concentrez votre attention sur quelque chose de ce monde, plus vous êtes émotionnellement attaché à ce quelque chose ; plus vous concentrez d’énergie mentale à ce monde, plus cela vous éloigne évidemment de vous concentrer sur le chemin spirituel. Vous n’avez qu’une quantité limitée d’attention et d’énergie mentale, vous devez donc choisir comment vous dépensez votre capital d’investissement – vos talents. En tant qu’investisseur avisé, vous devez investir votre capital là où se trouve le meilleur rendement, plutôt que de l’enfouir dans le sol, symbole de ce monde. Or, le chemin du Christ vous donne un bien meilleur retour que tout ce qui existe dans ce monde. Le prince de la paix a infiniment plus à offrir que le prince de ce monde :

14.30 Je ne parlerai plus guère avec vous; car le prince du monde vient. Il n’a rien en moi. (Jean)

Une interprétation littérale fait penser que je ne parle que de moi-même, mais je décris l’une des dernières étapes du chemin de la christité. Lorsque vous avez encore des attachements à quoi que ce soit dans ce monde, le prince de ce monde a quelque chose en vous par lequel il peut vous inciter à suivre le faux chemin. Quelle est l’essence du faux chemin ? C’est la croyance que l’on peut entrer dans le royaume de Dieu sans abandonner certaines choses de ce monde. J’en reparlerai plus tard.

Vous voyez maintenant pourquoi j’ai été tenté par le diable après mon jeûne dans le désert. Je devais prouver comment surmonter toutes les tentations de la conscience de mort. Afin de suivre mon chemin vers la vie éternelle, vous devez vous aussi surmonter toutes les tentations du prince de ce monde. Et vous ne pouvez le faire que lorsque le prince ne trouve aucun attachement par lequel il puisse vous tenter ou vous manipuler. Bien sûr, pour surmonter tous les attachements, vous devez être prêt à abandonner tout dans ce monde. C’est l’une des conditions incontournables pour être mon disciple. Jetez un autre regard sur cette histoire :

19.20 Le jeune homme lui dit : J’ai observé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ?
19.21 Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi.
19.22 Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s’en alla tout triste ; car il avait de grands biens.
19.23 Jésus dit à ses disciples : Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux.
19.24 Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.
19.25 Les disciples, ayant entendu cela, furent très étonnés, et dirent : Qui peut donc être sauvé ?
19.26 Jésus les regarda, et leur dit : Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.
(Matthieu)

Voyez-vous maintenant au-delà de l’interprétation littérale un sens plus profond ? Je ne parlais pas simplement des gens qui ont de l’argent. Je parlais de toute personne qui possède quelque chose – n’importe quoi – dans ce monde et qu’elle n’est pas prête à abandonner pour suivre le Christ. Tout comme un chameau ne peut pas passer par le trou d’une aiguille, une personne ne peut pas entrer au paradis tant qu’elle est attachée à quoi que ce soit sur Terre. Une personne « riche » est une personne qui a accumulé de nombreux attachements aux choses de ce monde, et qui n’est donc pas disposée à les abandonner pour suivre le Christ.

Même mes disciples n’ont pas entièrement compris cela, et ma réponse montre un autre niveau de vérité. Quand j’ai dit qu’avec les hommes il est impossible d’être sauvé, je voulais dire qu’il n’y a rien dans ce monde qui puisse apporter votre salut. La conscience de mort contient d’innombrables illusions – des images taillées – et, lorsque les êtres humains les acceptent, ils pensent qu’ils peuvent forcer ou acheter leur chemin vers le paradis en faisant quelque chose dans ce monde. Les scribes et les pharisiens étaient sûrs d’être sauvés parce qu’ils suivaient les observances de leur religion extérieure. Pourtant, la réalité est que vous avez besoin d’être sauvé parce que vous êtes aveuglé par la conscience de mort. Ainsi, vous ne pouvez être sauvé qu’en laissant derrière vous tous les éléments de cette conscience. Vous ne pouvez pas utiliser la conscience de mort pour vous sauver de la conscience de mort. Vous ne pouvez pas surmonter un problème avec le même état de conscience qui a créé le problème. Vous avez quitté le ciel en agissant à travers l’aveuglement spirituel de la conscience de mort, vous ne pouvez donc rien faire avec cette conscience pour retourner au ciel.

Vous ne pouvez être sauvé qu’en abandonnant complètement votre vie de mortel et en acceptant de renaître dans un état de conscience supérieur. Vous ne pouvez être sauvé qu’en quittant l’état de conscience humaine et en renaissant dans la conscience du Christ. Vous devez laisser derrière vous tout ce qui est « des hommes » et avoir pleinement confiance en ce qui est « de Dieu ».

***

Nous arrivons maintenant au point essentiel que je souhaite souligner dans ce chapitre. Pour l’illustrer, regardons l’incident suivant :

16.13 Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ?
16.14 Ils répondirent : Les uns disent que tu es Jean Baptiste ; les autres, Élie ; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes.
16.15 Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ?
16.16 Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
16.17 Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux.
16.18 Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.
(Matthieu)

De nombreux chrétiens, en particulier les catholiques, aiment citer ce dernier verset et l’utiliser comme preuve que j’avais l’intention de bâtir mon église sur la personne de Pierre et son exemple. Pourtant, vous devriez maintenant avoir réalisé que tout dans les Écritures peut être interprété – au moins – à deux niveaux. Il y a le niveau superficiel de l’interprétation littérale de tout. Et puis il y a le niveau plus profond que j’ai donné à mes disciples. Alors, pour ceux qui souhaitent devenir mes disciples des temps modernes, permettez-moi de tout expliquer sur cette situation.

La réalité est que Pierre, bien qu’il soit un personnage historique, était un symbole pour de nombreuses personnes qui se trouvent à un certain niveau de conscience. C’est l’état que j’ai décrit plus haut dans lequel vous savez qu’il y a quelque chose au-delà de ce monde, et vous êtes donc ouvert à la reconnaissance du Christ vivant. Parce que vous avez été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, vous avez la capacité intrinsèque de reconnaître le Christ vivant dans ce monde. Vous faites cela en réalisant que le Christ suscite quelque chose en vous. Lorsque vous rencontrez le Christ vivant, la lumière qu’il rayonne réactive littéralement quelque chose au cœur de votre être, et vous êtes éveillé à la réalisation que vous êtes plus qu’un être humain. Vous pouvez alors reconnaître le Christ vivant et décider de le suivre, même si vous voyez toujours le Christ comme étant extérieur à vous-même.

Ainsi, le roc sur lequel je bâtissais mon église à l’époque était la capacité des gens à reconnaître le Christ vivant et leur volonté de lutter pour quelque chose de plus que ce qui est offert par le prince de ce monde. D’un point de vue intérieur, les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre cela, car vous ne pouvez jamais perdre complètement votre capacité à reconnaître le Christ ou votre désir de quelque chose au-delà de ce monde – un désir que Pierre avait et manifestait. Pourtant, vous pouvez devenir temporairement aveuglé par la conscience de mort de sorte que vous ne pouvez pas ou ne voulez pas utiliser cette capacité, comme ce fut le cas avec les scribes et les pharisiens.

Ainsi, d’un point de vue pratique, il n’est en aucun cas acquis que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre mon Église en tant qu’institution extérieure. L’infaillibilité de toute institution terrestre est une image taillée, et la réalité est que tout dans ce monde est soumis au libre arbitre des hommes. Si les êtres humains n’avaient pas le libre arbitre, le Christ vivant n’aurait pas besoin de venir dans ce monde et de prendre une forme humaine que les gens peuvent accepter ou rejeter.

Je suis venu présenter aux gens le choix entre le Christ et l’antéchrist. Cela prouve que Dieu a donné aux êtres humains le libre arbitre, ce qui signifie que le sort de l’Église chrétienne dépendra des choix des hommes et des femmes. Ainsi, le sort de mon Église dépendra de la volonté des êtres humains à suivre continuellement le Christ vivant ou de leur abandon du Christ pour suivre plutôt l’une des images taillées créées par l’antéchrist. Pour illustrer cela, regardons les versets suivants, versets que la plupart des prédicateurs chrétiens « oublient » commodément lorsqu’ils parlent de Pierre :

16.21 Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour.
16.22 Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit : A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas.
16.23 Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.
(Matthieu)

Certains psychologues modernes ont examiné cette citation et la précédente et ont conclu que je devais souffrir d’un trouble de personnalité bipolaire ou schizophrénique. Dans une situation, je dis à Pierre qu’il est le rocher sur lequel je bâtirai mon église et que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle, et, dans la situation suivante, je dis à Pierre qu’il est Satan lui-même. Nous pouvons désormais comprendre ce qui se passait réellement.

Pierre représentait une personne qui se trouve dans la phase intermédiaire que j’ai décrite plus haut. Au cours de cette phase, vous aurez des éléments de vie et des éléments de mort dans votre conscience, ce qui signifie que vous pourrez basculer entre l’alignement avec le Christ et l’alignement avec l’antéchrist. Dans la première situation, Pierre était en alignement avec le Christ, et c’est sur cet alignement que mon Église est construite. Tant qu’il resterait dans cet alignement – cherchant quelque chose au-delà de ce monde –, les portes de l’enfer ne prévaudraient pas contre mon Église.

Dans la deuxième situation, Pierre avait perdu l’alignement avec le Christ. La citation révèle que Pierre avait une image taillée de ce que signifiait la venue du Christ dans ce monde et de ce qui devrait en résulter. Comme la plupart des habitants de l’ancien Israël, Pierre pensait que le Messie viendrait comme un roi triomphant qui renverserait les Romains et restaurerait le royaume de Dieu en Israël grâce auquel les Juifs seraient universellement reconnus comme le peuple élu de Dieu, étant exalté au-dessus de tous les autres. Comme la plupart des Juifs et comme le sont la plupart des chrétiens aujourd’hui, Pierre était très attaché émotionnellement à cette image taillée. Alors, quand j’ai commencé – délibérément devrais-je dire – à contester son image, il s’est fâché contre moi et a voulu me faire taire.

Ce qui s’est réellement passé, c’est que Pierre a réussi le premier défi du Christ mais a échoué au deuxième défi. Comme je l’ai expliqué, le premier défi est de reconnaître le Christ vivant et de développer le désir de le suivre, d’atteindre quelque chose au-delà de ce monde. Le deuxième défi est de continuer à suivre le Christ vivant jusqu’à ce que vous ayez complètement surmonté l’étape intermédiaire, jusqu’à ce que vous ayez libéré votre esprit de toutes les images taillées de ce monde. Cela nécessite que vous permettiez au Christ vivant de défier systématiquement – et sans compromis – toutes vos images taillées, afin que vous puissiez voir les poutres dans votre propre œil et les laisser toutes derrière vous.

Si vous n’êtes pas disposé à prendre cette croix, vous quitterez le chemin droit et étroit du Christ et vous emprunterez le chemin large de l’antéchrist. C’est le chemin où – au lieu de permettre au Christ de défier vos images taillées – vous vous accrochez à vos images mentales et cherchez même à les imposer au Christ vivant. Au lieu de laisser le Christ défier vos images taillées, vous cherchez à forcer le Christ à se conformer à ces images. Vous voulez que le Christ s’adapte et s’intègre à votre boîte mentale au lieu de permettre au Christ de vous emmener au-delà de la boîte. Au lieu d’atteindre quelque chose au-delà de ce monde, vous vous accrochez maintenant à quelque chose de ce monde.

Vous pensez essentiellement que vous pouvez forcer le Christ vivant à adorer votre image taillée d’un faux dieu. Pourtant, le rôle du Christ vivant est de toujours maintenir le lien direct avec la réalité du vrai Dieu, appelant ainsi les êtres humains à s’élever au-dessus de toutes les images taillées et à découvrir le royaume de Dieu en eux – le royaume intérieur où aucune image taillée n’est nécessaire, car vous faites l’expérience directe de Dieu. Ainsi, le rôle du Christ vivant est de défier toutes les images taillées que possèdent les gens.

Chercher à imposer une image taillée sur le Christ vivant est l’essence même de la conscience de l’antéchrist incarné par le diable et Satan. Ainsi, lorsque Pierre a cherché à m’imposer son image du Christ en tant que roi triomphant, il a été piégé dans la conscience de l’antéchrist et agissait en fait comme une extension du diable, me tentant une fois de plus.

Est-ce que je me conformerais à l’une des images taillées de ce monde ou refuserais-je d’être limité par quoi que ce soit venant de la conscience de l’antéchrist ? Ainsi, la sévérité de ma réprimande est née du fait que je réprimandais l’ensemble de la conscience planétaire de l’antéchrist, la conscience même qui a maintenu l’humanité piégée dans un état de mort spirituelle pendant des milliers d’années. Mon objectif était également de donner un exemple évident de la manière dont ceux qui suivent le vrai chemin du Christ doivent être attentifs à la tentation très subtile de se conformer à une image taillée venant parfois de ceux dont on s’y attend le moins. Ainsi, vous devez réprimander et défier cette conscience chaque fois que vous la rencontrez.

***

Vous pensez peut-être encore que j’étais inutilement dur envers Pierre, mais je connaissais le potentiel haut de Pierre et son potentiel bas. Je savais qu’il y avait une ligne très fine – comme c’est le cas pour la plupart des gens – entre Pierre qui prenait la voie haute et Pierre qui prenait la voie basse. Malheureusement, Pierre a effectivement choisi la voie basse comme en témoignent les versets suivants qui sont également souvent ignorés par les prédicateurs chrétiens :

26.69 Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s’approcha de lui, et dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen.
26.70 Mais il le nia devant tous, disant : Je ne sais ce que tu veux dire.
26.71 Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là ; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth.
26.72 Il le nia de nouveau, avec serment : Je ne connais pas cet homme.
26.73 Peu après, ceux qui étaient là, s’étant approchés, dirent à Pierre : Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître.
26.74 Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta.
26.75 Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.
(Matthieu)

Comparez maintenant ces actions de Pierre à la réalité que j’ai citée ci-dessus :

10.32 C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ;
10.33 mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux.
(Matthieu)

La dure réalité est qu’en me reniant devant les hommes, Pierre a échoué au deuxième défi du Christ et, par conséquent, il ne peut vraiment pas me représenter sur Terre. Il est donc très regrettable que l’Église catholique ait adopté Pierre comme saint patron, car cela signifiait que, depuis sa création, cette Église était basée sur le refus de Pierre du Christ vivant et sur l’imposition d’une image taillée sur moi. Ainsi, l’Église même qui prétend me représenter sur Terre a, dès le début, promu une image taillée du Christ qui ne peut tout simplement pas conduire les êtres humains au salut. Et comme l’Église catholique a influencé la plupart des Églises chrétiennes qui ont réussi, la religion chrétienne toute entière est encore aujourd’hui basée sur une image taillée du Christ. Il s’agit donc de promouvoir une fausse image du salut, à savoir le chemin large qui mène à la perdition, la voie qui consiste à imposer des images taillées sur le Christ au lieu de laisser le Christ vous élever au-dessus de la conscience de mort.

On pourrait en conclure qu’il existe un besoin urgent d’une réforme complète de la religion chrétienne, ce que je ne conteste pas. Cependant, pour l’instant, je crains que vous ne cédiez pas à la tentation de vous concentrer sur la paille dans l’œil d’un autre. Car si vous voulez remporter votre victoire personnelle, vous devez d’abord regarder et enlever la poutre dans votre propre œil. Dans le prochain chapitre, nous examinerons très directement cette poutre, car, dans le monde moderne, vous disposez en effet de bien meilleures bases pour la comprendre que celles disponibles il y a deux mille ans.

***

Avant de quitter le sujet de Pierre et de ce qu’il symbolise, je ferai encore une remarque. Pourquoi Pierre m’a-t-il réellement suivi ? Eh bien, en partie par pure motivation à travailler pour la cause de Dieu et en partie sur la base d’une motivation égoïste. Cette dernière est exposée par la citation suivante :

19.27 Pierre, prenant alors la parole, lui dit : Voici, nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi ; qu’en sera-t-il pour nous ?
19.28 Jésus leur répondit : Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l’homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m’avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d’Israël.
19.29 Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle.
19.30 Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers.
(Matthieu)

Voyez-vous ce qui se cache derrière la demande de Pierre ? Il a l’impression d’avoir abandonné quelque chose dans ce monde pour me suivre. Il a le sentiment d’avoir perdu quelque chose et se demande maintenant quelle sera sa compensation. En réalité, cela découle de l’échec sous-jacent à relever le deuxième défi du Christ, car, si Pierre avait voulu abandonner ses images taillées, il aurait surmonté le sentiment de perte. Seules les images taillées donnent l’impression que les choses éphémères de ce monde ont une quelconque valeur et que les abandonner peut être une perte. Seules les images taillées peuvent vous empêcher de voir ce que vous obtenez en suivant le Christ vivant, à savoir que vous obtenez la VIE au lieu de la mort.

Néanmoins, Pierre représente une personne qui est dans la phase intermédiaire où elle a vu le Christ, mais qui est toujours affectée par la cécité spirituelle. Ainsi, j’ai tenté de donner à Pierre une vision selon laquelle, en abandonnant les choses de ce monde, il recevra quelque chose de plus précieux dans l’autre monde. Cela n’a pas fonctionné, mais c’est vraiment une conséquence du fait que Pierre avait encore de nombreuses images taillées, et ainsi il a adapté ma vision à son état de conscience limité. Cependant, ce que je veux dire ici, c’est que les gens dans la phase intermédiaire abordent la spiritualité et la religion avec une motivation égocentrique – souvent méconnue. Ils cherchent à gagner quelque chose pour eux-mêmes soit dans ce monde, soit dans l’autre.

J’en parlerai davantage ultérieurement, mais, pour l’instant, je veux planter dans votre esprit la graine selon laquelle, pour traverser la phase intermédiaire et surmonter pleinement la conscience de mort, vous devez vous élever vers une motivation plus élevée. Vous devez arriver à un point où votre implication dans la spiritualité et la religion n’est pas égocentrique et ne vise pas à atteindre quelque chose pour votre « moi », c’est-à-dire votre moi séparé et mortel. Au lieu de cela, vous devez comprendre et intégrer la vérité cachée dans la citation suivante :

22.34 Les pharisiens, ayant appris qu’il avait réduit au silence les sadducéens, se rassemblèrent,
22.35 et l’un d’eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l’éprouver :
22.36 Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ?
22.37 Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.
22.38 C’est le premier et le plus grand commandement.
22.39 Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
(Matthieu)

Ce n’est que lorsque vous serez motivé exclusivement par l’amour de Dieu, l’amour des autres et un véritable amour de votre vrai soi que vous aurez échappé à la conscience de mort, qui pense pouvoir tout posséder pour elle-même, que ce soit dans ce monde ou dans l’autre.