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GC04 Le karma n’est pas ce que vous pensez

Par Kim Michaels

Un jour, j’ai eu une conversation avec quelqu’un qui se demandait s’il était une mauvaise personne. J’ai répondu : « Et si vous l’étiez ? » Il a réagi de cette façon : « Eh bien, au moins, j’aurais des certitudes à ce sujet au lieu de m’inquiéter. »

J’ai compris cela parce que la réalité est que nous ne pouvons pas surmonter nos peurs tant que nous ne les avons pas affrontées. Si nous avons peur d’une certaine condition, et que la condition est si terrible que nous essayons de fuir le fait même de reconnaître que nous avons peur, alors nous ne pouvons pas faire face à la peur et nous ne pouvons pas donc la surmonter. Nous sommes coincés dans ce no man’s land où nous nous demandons : « Suis-je vraiment une mauvaise personne ? Suis-je ceci ou suis-je cela ? »

Dans la conversation qui s’est poursuivie avec cette personne, j’ai pu voir qu’il y avait quelque chose d’étrange dans son image de soi et sa perception. Il avait une certaine perception de lui-même et du monde. Ma conviction est qu’un changement de perception est nécessaire avant que nous soyons libres. Pendant un moment, j’ai essayé d’amener cette personne à changer sa perception, de lui donner un éclairage différent, de l’amener à sortir de sa façon de voir les choses et à les regarder sous un autre angle. J’ai proposé tous les arguments que j’ai pu imaginer, mais, après environ une demi-heure, j’ai finalement compris : « Je n’y arriverai pas ! »

Je ne savais pas quoi faire à ce moment-là. Alors, je me suis juste centré dans mon cœur et il m’est venu à l’esprit de lui dire : « Tu sais quoi ? Cela suffit, je veux juste que tu saches que je n’essaie pas du tout de te changer. Je t’aime et je t’accepte inconditionnellement pour qui tu es en ce moment. »

Puis il a dit : « Mais ça me fait me sentir comme ça… » J’ai enchaîné : « Eh bien, je t’aime et je t’accepte inconditionnellement de te sentir ainsi. » Il a répondu : « Oui, mais maintenant je me sens comme ça. » Alors j’ai dit : « Bien, je t’aime et je t’accepte inconditionnellement de te sentir ainsi. » Après que nous avons échangé ces propos je ne sais pas combien de fois, il a finalement dit : « Ah ! je me rends compte maintenant que je tourne en rond. »

Pourquoi nous nous accablons nous-mêmes
J’ai retenu de cette expérience qu’il y a deux sortes de personnes sur le chemin spirituel :

  • Certaines personnes ne sont pas encore disposées à se regarder elles-mêmes et à regarder la poutre dans leur propre œil. Elles essaient d’éviter de voir qu’elles ne sont peut-être pas parfaites ou qu’elles ne sont peut-être pas assez bien. Dans un sens, elles peuvent sembler orgueilleuses ou arrogantes, mais la réalité est qu’elles ont une très faible estime de soi. Elles essaient d’utiliser le chemin spirituel et les enseignements pour renforcer leur estime de soi. Vous devez en fait avoir une certaine estime de soi avant de pouvoir regarder la poutre dans votre propre œil et considérer que vous n’êtes peut-être pas parfaits ou que vous devez peut-être changer.
  • La plupart des personnes spirituelles sont plus que disposées à regarder la poutre dans leur propre œil, et nous le faisons depuis longtemps, même au point où nous nous accablons et sentons que nous sommes en faute et qu’il y a ceci ou cela qui ne va pas chez nous. Il y a la conscience est que nous voulons tellement chercher ce qui ne va pas chez nous que nous cherchons toujours ce qui ne va pas chez nous.

Après avoir réfléchi à cela, voici la clé qui m’est soudainement venue : « La seule chose qui ne va pas chez toi, c’est la conscience qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez toi. »

Nous sommes des êtres conscients, des extensions de Dieu. Dans nos êtres intérieurs, nous sommes purs. Nous sommes aussi purs maintenant que lorsque nous avons été créés à l’origine par Dieu. Dieu ne peut rien créer d’impur. Nous avons acquis une certaine conviction qu’il y a une chose spécifique qui ne va pas chez nous. Nous essayons de réparer ce qui ne va pas chez nous afin de revenir à la pureté. Nous nous concentrons sur une faille spécifique, mais ce n’est pas la faille qui est mauvaise. Ce qui ne va pas, c’est en premier lieu la croyance que nous ne sommes pas purs – qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez nous.

C’est ce que l’ego et les faux enseignants veulent que nous fassions. Ils veulent que nous nous concentrions sur cette chose extérieure, alors nous pensons que, si nous pouvons résoudre ce problème, alors nous serons parfaits et Dieu devra nous accepter. Mais Dieu nous a déjà acceptés. Au commencement, Dieu nous a créés, puis, comme le dit la Bible : « Et Il vit que cela était bon. »

Dieu nous a créés bons et, dans son esprit, nous sommes bons. Nous sommes aussi purs que lorsque nous avons été créés. Cependant, il y a une conscience dans le monde qui dit que nous ne sommes pas bons. Cette conscience s’est camouflée en disant que nous ne sommes pas bons à cause de telle ou telle condition dans le monde, de telle ou telle norme que nous n’avons pas respectée. Cela détourne notre attention de la vérité que nous ne pouvons jamais devenir impurs.

Ce que nous sommes vraiment
C’est pourquoi les maîtres nous ont donné le concept du Soi conscient, qui est ce qu’il a été créé pour être. Dans votre esprit, en ce moment, vous êtes ce que vous pensez être.

Il y a toutes ces sortes de consciences créées dans le monde par l’illusion de la séparation ou la conscience de la dualité. C’est presque comme si vous entriez dans un théâtre et des costumes sont suspendus sur des patères en métal pour les différents rôles que vous pouvez jouer. Vous pouvez choisir de prendre le costume que vous voulez en fonction de ce que vous voulez expérimenter.

Nous avons été créés comme des êtres conscients et, en tant qu’êtres conscients, nous pouvons avoir une expérience. C’est pour cela que nous sommes ici : pour faire une expérience. Dieu nous a donné le libre arbitre complet. Nous pouvons choisir de créer n’importe quelle expérience que nous voulons pour nous-mêmes, et Dieu nous aime et nous accepte, peu importe ce que nous vivons. Il nous a donné le libre arbitre et Il nous a dit que nous sommes libres de faire l’expérience de tout ce que nous voulons. Il nous a donné l’univers matériel, qui est un miroir qui nous renvoie tout ce que nous projetons et dont nous voulons faire l’expérience.

Ce que nous avons fait, c’est d’avoir dit : « Ah ! je veux vivre cela », ou : « Je veux mettre ce costume. » Mais vient ensuite le trompeur – le serpent – qui dit : « Ah ! il y a quelque chose qui ne va pas chez toi pour avoir mis ce costume. Tu n’aurais pas dû faire cela, tu es tombé en disgrâce, tu as mangé le fruit défendu, maintenant il y a quelque chose qui ne va pas chez toi. »

Disons que vous portez le costume de Hamlet. Vous vous concentrez sur ce personnage de Hamlet et vous dites : « Qu’est-ce qui ne va pas avec Hamlet ? Qu’a-t-il fait de mal ? Je dois réparer Hamlet ! Je dois le réparer. »

Vous ne sortirez jamais du costume en essayant de réparer ce qui ne va pas avec ce costume. Vous ne vous en sortirez qu’en réalisant : « Ce n’est pas qui je suis. Je viens d’enfiler un costume. Il n’y avait rien de mal à ce que je prenne ce costume. Dieu m’a donné le libre arbitre. J’ai pris ce costume parce que je voulais faire l’expérience de ce que c’était que de voir le monde de l’intérieur de ce costume, de cet état de conscience. Je voulais savoir ce que c’est que de jouer ce rôle dans la pièce All The World’s a Stage (« Le Drame de la vie »). Qu’est-ce que ça fait de voir le monde avec cette perspective particulière ? »

Il n’y a rien de mal à cela. Si vous reconnaissez que vous n’aimez plus vivre cette expérience, si vous n’aimez plus voir le monde avec cette perspective, alors vous devez réaliser que, si vous voulez en sortir, ce n’est pas en essayant de réparer ce qui ne va pas avec le costume ou en réglant le problème ou la condition extérieure que vous pourrez le faire. Vous vous en sortirez en réalisant : « Ce n’est pas ce que je suis. C’est juste quelque chose que j’ai assumé. Tout comme Dieu m’a donné le droit de l’assumer, il m’a donné le droit de l’enlever à tout moment et de le laisser derrière moi ! »

Il y a une interaction alpha et une interaction oméga. L’alpha de l’illusion est qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez vous pour avoir pris le costume. L’oméga, c’est que, pour quitter le costume, il faut payer un prix. Vous devez souffrir suffisamment, vous devez payer une pénitence. Vous devez équilibrer votre karma. En d’autres termes, vous ne pouvez pas simplement vous en éloigner. Mais c’est ce que l’ego essaie de vous dire.

L’ego a été créé en prenant l’illusion, et il va mourir quand vous enlevez le costume et partez. Il ne veut pas mourir, alors il vous dit : « Tu ne peux pas simplement t’éloigner de moi ! Tu as péché. Tu dois payer pour tes péchés, Jésus doit payer pour tes péchés. Tu dois payer pour ton karma. Tu dois te battre pendant encore trois cent cinquante-sept incarnations avant de pouvoir être assez bon pour t’éloigner de moi. »

Voilà le mensonge !

Une nouvelle vision du karma
Quelqu’un m’a posé des questions sur le karma et m’a dit : « Mais peut-être que je dois être dans la situation dans laquelle je suis parce que j’ai le karma d’une vie passée et que j’ai fait quelque chose de mal. » C’est le vieil enseignement traditionnel sur le karma, et j’ai récemment reçu un enseignement supérieur à ce sujet.

Qu’est-ce que le karma ? C’est comme tout le reste dans l’univers matériel. Tout est une image qui est projetée sur la lumière Mater. Par exemple, dans une vie antérieure, vous avez peut-être été une princesse qui a abusé de son pouvoir et maltraité les gens. Mais ce qui s’est vraiment passé, c’est que vous avez pris une image de vous-mêmes comme une mauvaise personne. Maintenant, vous pensez que vous devez vous punir, jusqu’à ce que vous vous soyez suffisamment punis pour ne plus avoir besoin de vous sentir une mauvaise personne. Maintenant que vous avez souffert dix fois plus que les gens que vous avez fait souffrir, vous devez être bons ou réparés. Cette projection de l’extérieur de vous-mêmes reflète votre conviction que vous ne pouvez pas simplement vous éloigner de votre rôle.

Dans l’invocation de guérison octuple de Mère Marie, il est dit que tout dans l’univers matériel est une image qui est projetée sur la lumière Mater plusieurs fois par seconde. Votre karma n’est pas une force extérieure. Votre karma est l’image de votre conscience que vous projetez sur la lumière Mater des centaines de fois par seconde. Vous ne le voyez pas parce que vous ne pouvez jamais voir la pellicule ou l’image individuelle, vous voyez juste le flou. Vous ne voyez pas que vous projetez cela, et c’est pourquoi vous êtes sensibles à l’illusion qu’il s’agit d’un mouvement continu et que c’est quelque chose qui vient de l’extérieur de vous-mêmes.